4ème Flashback - Deepika : Si les symptômes persistent - Terminé

Yoann repoussa Deepika tant bien que mal, passablement agacé par ses démonstrations d'affection particulièrement ostentatoires.
"Oui oui c'est bon, calmez-vous, ma p'tite dame. Enfilez plutôt ça" Ronchonna-t-il en lui à nouveau le foulard "Je ne pense pas que qui que ce soit vous reconnaisse, mais on sait jamais, ça devrait largement faire l'affaire. Bref. Si vous voulez en savoir plus sur le cuivre, le mieux est de s'adresser à ceux qui en savent le plus sur la mine. On a le choix entre le couple Kessler qui l'avaient les premiers et Anton et Artus, les deux types qui le leur ont racheté. Je les ai plus vus dans la salle, je ne sais pas trop quand ils sont partis. Pour être honnête, je ne sais même pas s'ils étaient là. Il faudra fouiller un peu pour les trouver. Et vous inquiétez pas pour le duc, c'est un grand garçon, entouré par des garçons et des filles encore plus grands et costauds que lui. Ça fait quelques années qu'il a cette responsabilité, il se débrouillera très bien sans nous."

Rassurée pour celui qui a eu le bon gout de croire en elle, elle réfléchit tout en se grimant avec le foulard. Le bas de son visage dissimulé, elle répondit tout bas, la voix feutrée par le tissu :

"Allons chercher toutes ces personnes à la fois, nous finirons bien par tomber sur l'une ou l'autre."

Affublée ainsi, elle pouvait passer pour une infectée, mais qu'importe. Elle se mit à suivre Yoann dans les méandres internes de la jonction. Il devait certainement connaitre chaque issue, elle lui faisait confiance.

Le couple bigarré s'en alla à la recherche d'Anton et Artus, les nouveaux propriétaires de la mine.
À l'extérieur des cachots, la seigneurie commençait retrouvait une sorte de vie morbide, la sentence planant toujours au-dessus de la tête des citoyens. De temps en temps, ils voyaient l'une ou l'autre personne se dépêcher vers un bâtiment. Certains semblaient rentrer chez eux, d'autres s'étaient rassemblés dans la taverne. Les groupes semblaient se former et pour les plus aventureux d'entre eux, ils ne tarderaient probablement pas à tenter une sortie hors des murailles.
Ils arrivèrent devant la mine. La barrière extérieure était toujours encore fermée tout comme la herse qui barrait directement la porte d'entrée vers la mine. Cependant, les caisses restantes de cuivre n'étaient plus là et d'après les traces très visibles au sol, elles avaient été rentrées dans la mine.

Deepika ouvrit de grands yeux sérieux à l'adresse de Yoann en découvrant les traces fraîches de ceux qui avaient déplacé les caisses. Son regard insistant se posa ensuite vers les grilles closes.
Elle s'en approcha et, après avoir regardé si quelqu'un les observait, elle tenta d'ouvrir la première grille.

La grille s'ouvrit sans problème. Visiblement, elle n'avait pas été verrouillée, alors que plus tôt, l'espion Méthalumien avait encore dû l'escalader.
Deepika et Yoann se trouvèrent maintenant dans la cour intérieure précédent l'entrée de la mine.

Les yeux de Deepika pétillaient face à cette réussite, même si pour Yoann, cela avait été très facile.
Maintenant, il fallait convaincre la seconde grille de faire de même.
Deepika observa encore un instant si du monde avait remarqué leur petit manège, avant de tenter d'ouvrir la mine, elle-même.

La grille fermant l'entrée de la mine était, quant à elle, bien verrouillée. Tous les efforts de Deepika ne lui permirent pas de la déplacer, tout au plus à faire du bruit.
Yoann se rapprocha et tenta d'ouvrir la serrure avec un outillage de malandrin.
Trop occupés par l'ouverture de la grille, ils ne virent pas l'homme qui venait de s'approcher et restait dans l'ombre de la mine. Il les interpella d'un ton courroucé "Qui êtes-vous, que faites-vous là ?"

Deepika sursauta en entendant la voix gronder derrière eux. Elle serra dans ses paumes le bout de ses manches, cherchant à répondre au mieux à cette situation...

"c'est ici que des gens cachent le cuivre volé à Methalume! Si nous voulons sauver Sankt Antha, il faut le trouver et le leur rendre !"

Le tout fut déballé avec assez de candeur et de précipitation que ça semblait vrai ! Oh, attendez...

Deepika ne put voir le visage de l'homme, mais sa colère était clairement perceptible en réponse à l'affront qu'elle venait de lui faire. Il hurla "Pardon ? De quoi je me mêle ?! Nous avons des assaillants aux portes, nous essayons de nous protéger ici et vous n'avez rien d'autre à faire que de chercher du soit-disant cuivre volé ? Partez d'ici ! Je ne veux pas vous voir ici ! Vous n'êtes pas les bienvenus !
- Désolé, Artus, répondit Yoann en tirant l'arpenthe en arrière. On voulait pas t'énerver, on cherchait aussi de quoi se cacher. On va partir.
- Oui, vaut mieux pour vous ! Non mais n'importe quoi !"

Ils entendaient l'homme de l'ombre encore pester alors qu'ils s'éloignaient. Le petit homme interpella la jeune femme "Alors là, vous avez fait encore mieux que dans la salle commune. Faut apprendre à parler aux gens, ma grande. Vous aviez de la chance que je sois là, sinon vous auriez pu passer un mauvais quart d'heure. Je pensais pas qu'il était là. Encore que si on lui avait tout de suite demandé, ça aurait pu se passer différemment. Bon. C'est pas grave. Je connais un autre moyen d'entrer. La mine dispose d'un ancien puits d'aération. Il est un peu serré et raide, mais il est praticable. Des gamins s'amusaient à l'utiliser il y a des années pour explorer les mines. Les Kessler l'avaient finalement condamné, mais par rien de plus qu'une grille, je pense qu'on pourra passer assez facilement par là. C'est un peu plus loin, mais c'est faisable. Vous êtes d'accord ?"

Deepika se sentit ballotée, entre la colère du proprio et la marche forcée pour déguerpir de l'entrée officielle de la mine. Elle avait à peine réagi, bredouillant des excuses inaudibles. Elle suivait Yoann sagement et prenait conscience de son deuxième échec diplomatique.

"Bien entendu.. Je vous suis Yoann."

Quelques mètres plus tard, oubliant qu'elle avait eu chaud...

"Nous aurions peut être du prendre Kristian avec nous... Il devait avoir la liste des endroits où étaient dissimulés les pièces de cuivre, et avec vous connaissances à propos de Sankt Antha, vous auriez pu déduire des indices sur les possibles coupables..."

"Croyez-moi, Kristian n’en a rien à faire de savoir où est exactement le cuivre. Il sait qu’il est à Sankt Antha, à la mine, ça lui suffit. Il ne nous aurait jamais accompagné, ce n’est pas dans son intérêt. Allez, venez, on va rentrer dans cette mine."

Aussi discrètement que possible, les deux personnages s’approchèrent du puits d’aération de la mine. Il était à l’autre bout de la jonction et faisait partie de la propriété de la mine. Il était vaguement grillagé pour éviter les enfants d’y pénétrer, mais ne servait guère de fortification. Yoann finalement n’eut pas de mal à ouvrir la grille pour s’introduire doucement dans le conduit. Il n’était pas construit entièrement à la verticale, ce qui était une chance pour eux. Ils pourraient facilement se laisser glisser jusqu’au bout.

"Voilà. On peut y aller, si vous êtes toujours partante. J’ai de quoi nous éclairer. Mais si on y va, il faut rester groupper, la mine s’étend sous toute la jonction et je voudrais pas qu’on s’y perde. D’accord ?"

Deepika se sentait ragaillardie par cette exploration improvisée des tréfonds de l'Arenthèle. Yoann n'avait sûrement aucun à lire tout l'enthousiasme de sa collègue d'un soir.
Surtout que depuis qu'il lui avait fait comprendre que Kristian ne les aurait pas aidé, elle avait gardé le silence. Elle trouvait le jugement de l'espion très dur et ne pouvait pas chasser l' idée qu'il se trompait.

"Ne vous encombrée pas de politesse avec moi, Yoann, vous suivre est le meilleur choix que j'ai fait depuis mon arrivée à Sankt Antha. Attendez vous plutôt à des difficultés quand il faudra me virer !"

"Vous inquiétez pas pour ça. Le moment où vous devrez vous barrer, vous partirez toute seule sans que j'ai besoin de vous y aider."

Le petit homme regarda les environs et s'en imprégna pour pouvoir se repérer au mieux sous terre. Après quoi, Yoann glissa dans le puits d'aération. Prudemment mais sûrement, il se rapprocha du fond. À sa grande surprise, le fond était éclairé. Faiblement, certes, mais suffisamment pour y voir un minimum et se déplacer. Il se trouvait dans une petite pièce secondaire à laquelle convergeaient plusieurs tuyaux d'aération à hauteur de plafond. Il fut ébahit quand il vit que des câbles en sortaient également. Ils venaient, repartaient, se croisaient et formaient, au milieu de la pièce, de grandes bobines accrochées au plafond. Elles le recouvraient presque entièrement.

"Douce écryme ! s'exclama-t-il. Je pense qu'on a effectivement trouvé notre stock de cuivre de méthalume."

Deepika arriva juste derrière Yoann pour rester bouche-bée quelques secondes devant l'enchevêtrement de câblages et de bobinages contenu dans cette petite pièce. Elle se mit à observer avec beaucoup de concentration leur trouvaille... Pourrait-elle comprendre à quoi cela sert, émettre des hypothèses, ou juste trouver un indice à propos de son utilité ?

(Jet de Anthropo-mécanologie possible ?)

Jet:

Deepika regarda, effarée, les câbles entrecroisés. Ils semblaient s'étendre à perte de vue dans un chemin très précis, ils n'avaient pas été juste accrochés ça et là par hasard. La personne suivait un plan. Cela la rappelait aux histoires que ses mentors lui racontaient, concernant des scientistes renégats qui s'adonnaient à toutes sortes d'expériences. Elles pouvaient sembler bizarres et farfelues pour un œil extérieur, mais étaient tout à fait claires et logiques dans l'esprit du scientiste lui-même. À défaut de savoir à quoi servaient les câbles ici et maintenant, elle était certaine de se trouver dans ce cas de figure. Quel qu'en est le but, Deepika venait de tomber sur une expérience renégate. Elle en était certaine. Et ce n'était pas pour la rassurer. Une peur encouragée par le manque de lumière commençait doucement à l'envahir. Qu'est-ce qu'elle allait bien pouvoir découvrir dans ces mines ?

Deepika se tourna vers Yoann après son inspection. Sa gorge s'était asséchée sans qu'elle puisse s'en rendre compte. Dans son regard, se terrai la crainte d'être entendu.

"Ce n'est pas juste pour faire accuser Sankt Antha de vol.... Il se trame ici des scientisteries interdites. Je veux dire que... S'enterrer ainsi, ce n'est pas pour travailler sur un plan de poulie automatique pour aider au travail les traversiers. C'est forcément à mauvais escient... " chuchota-t-elle.

" vers où vont ces câbles, selon vous ? Dans la mine ? Si c'est le cas... Il vaut mieux chercher de l'aide ! "

Jet:

"On dirait qu'ils parcourent toute la mine." Chuchota Yoann, toujours sous le choc "Si ces fils d'écryme font vraiment des expériences, il faut le signaler au duc !" Il n'en revenait pas. Jamais il n'aurait pensé découvrir une telle chose juste sous ses pieds.
"Restez bien proche de moi, on ne sait pas ce qui nous attend ici."

Les deux compères avancèrent doucement dans les méandres de la jonction traversière, entre roche creusée et murs bâtis de main humaine. Ils suivaient les câbles qui s'étendaient sous toute la ville. D'après les repères de Yoann et sa connaissance du duché, les plus grandes concentrations de cuivre se trouvaient sous les bâtiments principaux ou, d'une manière générale, sous les lieux à la plus grande affluence de personnes.
Ils finirent par entrer dans ce qui semblait être un bureau, le centre névralgique depuis lequel toute l'opération devait être menée. Sans aucune âme pour le surveiller, il était rempli de plaques, tableaux et disques reprenant les notes des scientistes renégats.

Deepika collait de près le pauvre Yoann eberlué. L'arrivée des deux espions dans le centre névralgique du repère renégat finit de les atterrer. Deepika, les mains un peu tremblantes, s'approcha des tablettes les plus proches, incapable de résister à l'envie de comprendre pourquoi ces scientistes cachaient ici leurs notes.
Vu la quantité de ces dernières, leurs expériences devaient avoir commencé depuis un bon moment.

En fouillant les notes, Yoann et Deepika se rendirent compte qu'Anton et Artus ont débuté leur expérience peu de temps après leur rachat de la mine d'auprès du couple Kessler. Ils examinaient l'influence que pouvait avoir le métal sur le comportement des gens. À cette fin ils ont fait acheminer du cuivre volé de Méthalume qu'ils installèrent au fur et à mesure dans toute la mine. Après près de dix ans d'expérience, la mine en était presque remplie et ainsi le sous-sol de la jonction quasiment entièrement recouvert de métal. Le tout se rejoignait dans cette grande pièce munie de machinerie lourde. Des générateurs qui faisaient passer du courant dans les câbles.
Les deux compèrent ne purent trouver de véritables prises de notes ou de résultats. Ils comprenaient assez aisément qu'Anton et Artus travaillaient pour le solde de ce qui était appelé "les effluents", un terme qui servait certainement de couverture à quelqu'un. Peut-être une Loge ou un konzern.
La colère de Yoann augmentait au fur et à mesure de ses découvertes. Il voulait en découdre avec les coupables.

Deepika n'en revenait pas ! Elle n'avait jamais entendu parler de telles théories et encore moins d'expériences sur l'effet des métaux sur les humains. Mais surtout, elle ne doutait plus une seconde que l'Arenthèle l'avait envoyée ici pour sauver Sankt Antha, ses habitants et son Duc.

Voyant Yoann perdre son calme, elle s'approcha de lui pour lui murmurer : kilomètres avec toute son argutie)

"Yoann, pressons nous de prendre quelques tablettes pour preuves et livrons les coupables à Kristian... Si il ne veut rien savoir, nous aviserons."

Jet:

"J'ai toujours encore un doute que Kristian puisse s'y intéresser, mais j'avoue que c'est pas de la lie de fulige, là. On verra bien" Conclue-t-il en empochant ce qu'il pouvait. "Venez, on devrait pas rester là trop longtemps."
Avançant dans la pénombre, les deux compères, chargés des preuves incriminantes trouvées dans la pièce scientiste, remontèrent doucement une pente. Remonter par le puits d'aération n'était pas possible. Il était trop haut dans le plafond et trop raide et lisse pour y trouver une quelconque prise. Ils ne pouvaient qu'espérer sortir par la porte d'entrée, à condition d'éviter les propriétaires des lieux.
Ils s'approchaient justement de ce que Yoann estimait être la sortie quand ils entendirent des voix raisonner dans les couloirs de la mine. Ils étaient là, quelque part, probablement dans l'une des pièces, à discuter. Ils ne semblaient pas chercher quelqu'un ou quelque chose, seulement parler de la situation dans laquelle tout le duché se trouvait.
Cachée dans l'ombre, Deepika ne remarqua pas le morceau de câble de cuivre détaché qui pendait à côté d'elle. En marchant dessus, elle le mit sous tension, ce qui ne manqua pas de tirer sur l'une de ses attaches au plafond qui céda sous le poids et tomba dans un petit éboulement de quelques pierres.
Alors que les cœurs des deux infiltrés battaient la chamade et que le petit homme jeta un œil courroucé à la jeune arpenthe, les conversations au loin cessèrent.
Un "Qu'est-ce que c'était" inquisiteur déchira le silence. L'une des personnes allaient venir voir ce qui venait d'arriver.

Yoann put lire un :
Oh mince...
Muet, sur les lèvres de Deepika.

"Fuyez ! " suggéra-t-elle tout bas. "Apportez les preuves au Duc et à Kristian. Je vais les ralentir ! Vous reviendrez me sauver ensuite. J'en suis sûre !"

Elle lui prit la main, la serra fort pour l'encourager à accepter.

"Vite !"

Yoann cilla un moment à l'aberration que Deepika venait de proclamer. Lorsqu'elle lui donna la main, il en profita pour la serrer d'autant plus fort et là tirer avec lui plus loin d'ici, à l'écart du lieu d'investigation du propriétaire des lieux.
Le petit homme plaqua rapidement la jeune arpenthe contre un mur non éclairé, la tint dans une prise l'empêchant de bouger et lui mis encore une main sur la bouche. Avec un regard furieux, il lui lança "Ne faites plus aucun bruit jusqu'à ce qu'il soit parti."

Un peu plus loin dans le couloir, les deux compères entendirent l'homme de la mine arriver au lieu du crime et inspecter les lieux "Qu'est-ce que c'est que ça ?" Demanda-t-il, circonspect. Au bout de quelques courts instants, il appela plus fort "C'est rien, Artus, un piton est tombé, il faudra le raccrocher. Il faudra faire un peu plus attention, la roche semble un peu fragile par ici." Puis il s'en alla à nouveau.

Voyant que la voix était libre, Yoann relâcha doucement Deepika et lui dit sur un ton courroucé "Non mais ça va pas, vous ? Déjà j'ai pour mission de vous accompagner, ce qui ne vous donne pas le droit de me donner des ordres, mais en plus de ça, vous arrêtez de nous mettre tous inutilement en danger ! Je ne sais pas d'où vous venez, mais vous devez pas avoir vu souvent à quoi ressemblent des interactions sociales tendues. Cet homme nous a vu il y a une heure tenter d'entrer par effraction dans la mine. Vous croyez qu'il aurait réagit comment en vous voyant maintenant DANS sa mine ? Et je vous rappelle que c'est moi qui l'ai calmé tout à l'heure et il me connaît. Il se doute bien que si vous êtes là, je le suis aussi, même s'il me voit pas. On a déjà assez de problèmes avec les crétins à l'extérieur, on va éviter de s'en attirer encore à l'intérieur. Et maintenant vous me suivez et vous faites pas de bruit, si vous voulez vous en sortir indemne. Et fini les actes héroïques, vous devriez justement savoir mieux que quiconque que ça fonctionne pas sur la Toile, ça."

Toujours en colère, Yoann s'enfonça doucement dans le couloir de la mine.

Tout alla bien trop vite pour que Deepika puisse protester, ou même argumenter en faveur de son plan, qui était risqué pour elle, mais qui assurait la culpabilité des scientistes sous-traversier.
Alors que la voix parlait, elle stoppa net sa respiration, coincée tout contre Yoann.
Quand l'espion la relâcha, elle avait encore trop d'adrénaline pour faire disparaître ces acouphènes. Ceci étant, elle saisissait bien qu'il était en colère et que c'était pas la peine de l'ouvrir avant 10 bonnes minutes. Elle se contenta d'hocher la tête, l'air penaud.

La voie libre, Yoann arpenta la mine en prenant des chemins un peu plus détournés que le chemin direct qu'ils venaient de tester. Il se repérait tant bien que mal en se représentant mentalement la carte du duché au-dessus de leurs têtes. Ils finirent par arriver à la herse qui leur barrait à nouveau le passage, cette fois cependant pour en sortir.
Il fit signe à Deepika d'attendre dans le silence. Il sorti de sa poche un jeu de crochets avec lequel il tenta d'ouvrir la porte aussi discrètement que possible. Il y arriva. Il ouvrit la herse suffisamment pour laisser sortir la jeune arpenthe puis lui-même. Le tout leur a coûté plus de temps qu'il ne l'aurait voulu, mais il était fier du résultat. Il referma le loquet derrière lui avec autant de précautions que lors de l'ouverture, il ne voulait pas que les maîtres des lieux ne se doutent de quelque chose.

Une fois à quelques pas de l'entrée de la mine, il reprit finalement la parole "Voilà, on est enfin dehors. On va pouvoir ramener tout ça au duc."
La fatigue de ces dernières heures commençait à se faire ressentir.