5ème Flashback - Anya : Il n'est de bonne compagnie qui ne se quitte - Terminé

Anya accompagnait Antal Esburger, le vieux serviteur de son employeur actuel : Aimé Murdzek. Antal le servait depuis des années. En fait, sa famille sert la famille Murdzek, ancienne famille noble de Méthalume, depuis des générations. Aimé et Antal sont les derniers de leurs lignées respectives.

Antal est chargé, chaque matin, d'aller vérifier au phare de Méthalume si un message était arrivé pour son maître. Ne marchand plus aussi rapidement qu'il y a quelques années, même quelques mois, il met environ une demi heure pour y arriver.
Anya s'étant quelque peu prise d'affection pour le vieillard, elle l'accompagnait régulièrement, le soutenant. Il pouvait ainsi faire quelque course nécessaire, pendant qu'Anya attendait au phare. Au bout d'une heure, Antal récupéra Anya, sans message, comme chaque jour, avant qu'ils ne reprennent ensemble leur chemin de retour.
Malgré son âge, Antal faisait très attention à sa personne. Ses longs cheveux, qui avaient blanchi en une seule nuit il y a peu, étaient toujours noués en arrière. Il était rasé de près, ses vêtements, proches du corps, toujours impeccables et ses chaussures d'une propreté irréprochable. Son visage était dur et ferme, ce qui lui valait souvent la réputation d'être froid, mais au fond il était très reconnaissant pour la famille Murdzek et pouvait montrer beaucoup d'affection pour qui pouvait voir au-delà des apparences.

Les comparses bigarrés arrivèrent à la demeure, une immense bâtisse à l'entrée de Méthlume, à cheval sur une traverse, cernée de hautes murailles.

Le trajet jusqu’au phare était devenu l’une des habitudes de l’avocate-duelliste. Elle suivait Antal tranquillement, sans jamais se laisser aller à souffler ou montrer un quelconque signe d’impatience. Anya était quelqu'un de particulier. Elle ne vivait pas vraiment sa vie, mais se contentait de la suivre. Marchant dans des rails tracés, sans jamais faire un seul écart, sans jamais émettre un avis, sans envies ou objectifs propres. pour tous, elle semblait froide, hautaine. Inhumaine. Ses clients la voyait comme un outils. Les autres comme une arme. Sans sentiments. d'aucune sorte.

Ses pas s’adaptaient à ceux de son compagnon, avançant lentement, de manière presque robotique. Anya n’était pas bavarde. Elle laissait Antal faire la conversation, se contentant d’écouter. Il ne se départissait jamais de son allure impeccable. Elle mettait toujours un point d’honneur à s’habiller correctement, comme on lui avait toujours appris. La jeune femme portait - comme à l'accoutumée - une robe et un manteau léger. Ses longs cheveux blonds étaient noués en couronne, sauf deux mèches qui encadraient son visage. Ses yeux d’un bleu profond étaient surmontés d’une frange légèrement indisciplinée, seuls détails pouvant dénoter chez elle.

Une fois de plus, Monsieur Murdzek n’avait rien reçu. Le duo fit alors demi-tour, le trajet semblant étrangement similaire à l’aller. Ils se retrouvèrent alors devant la demeure qu’ils avaient quittée une heure auparavant. La ballade était terminée.

Aujourd’hui, quelque chose était bien différent. À leur retour, Anya et Antal découvrirent la maison en situation de crise : Alicia, la vieille domestique, était dans tous ses états. Un énorme bandeau sur la main, elle avertit les deux messagers "Antal, Anya, heureusement que vous êtes là ! Monsieur Murdzek va très mal, allez vite le voir dans sa chambre !"

Info:

Andal se précipita à l'étage et Anya le suivi. Elle semblait extremement calme, comme toujours. Ils se dirigèrent vers la chambre de Monsieur Murdzek. Anya laissant Andal passer devant.

Le trio grimpa rapidement les marches, du moins aussi rapidement que la santé d'Antal le permettait. Arrivés dans la chambre d'Aimé, un spectacle horrifique s'offrait à eux. Le vieil était toujours couché dans son lit, mais d'énormes entailles lacéraient à présent son visage. Il transpirait beaucoup et gémissait, pris dans un cauchemar. Ses yeux roulaient de manière anarchique et rapidement sous ses paupières closes.

"Monsieur Murdzek a cassé son miroir et a commencé à se taillader le visage avec l'un des éclats avant de tomber dans cette sorte de coma, nous n'arrivons pas à l'en sortir, même Monsieur Szontag ne comprend pas ce qui se passe."
Membre de la Loge des mélangeurs, Yunus Szontag était l'herboriste et médecin personnel d'Aimé Murdzek, chargé de s'occuper de la santé de son commanditaire.

Alicia a écrit:"Monsieur Murdzek a cassé son miroir et a commencé à se taillader le visage avec l'un des éclats avant de tomber dans cette sorte de coma, nous n'arrivons pas à l'en sortir, même Monsieur Szontag ne comprend pas ce qui se passe."

Anya observait son commanditaire. Ce qui se passait été loin d'être normal. Elle s'approcha d'Aimé et commença à chercher la cause de son mal. Peut-être trouverait-elle des indices autour de lui. Dans le même temps, elle demanda à Alicia :

Est ce que quelqu'un est venu pendant notre absence ? Une visite inhabituelle ces derniers jours ? Un comportement qui vous a semblé suspect ? Antal, votre avis m'interesse aussi.

Elle ne regardait pas ses compagnons, concentrée sur ses recherches.

Jets:

Tandis qu'Anya parlait avec Alicia, elle fit rapidement le tour de la pièce mais ne trouva rien de particulier. Elle était plus occupée avec l'état de santé du vieil homme, de la servante en état de choc et du serviteur paniqué. Elle remarqua néanmoins qu'il manquais le carnet d'Aimé. Aimé griffonnait constamment des chiffres sans lien apparent dans un carnet. D'après les domestiques, c'était une très ancienne manie qu'il avait abandonnée depuis longtemps mais qu'il a reprise depuis un certain moment, après la visite d'un métropolite. Depuis, Aimé avait repris contact avec d'anciennes connaissance et envoyait beaucoup de missives. C'est durant cette période qu'il décida d'engager Anya, pour se sentir en sécurité.
Aujourd'hui, ce carnet manquait.

Anya inspectait également les plaies qu'il s'était infligées et trouvait que son sang était particulièrement épais. C'était peut-être normal pour une personne qui buvait aussi peu qu'Aimé, pensa-t-elle. Yunus Szontag, l'herboriste et médecin personnel d'Aimé, en saurait certainement davantage.

Alicia semblait gênée autant qu'elle était paniquée quand elle répondit à la jeune duelliste "Oui, un jeune garçon blond est arrivé pour lui apporter un message. Comme monsieur Murdzek attendait des missives, je l'ai laissé entrer. Il n'est resté que quelques minutes avant de partir. Du moins je suppose, vu qu'il n'était plus là quand je suis retourné voir monsieur Murdzek. Plus d'une heure après, les hurlements de notre maître m'ont alertée. Je l'ai trouvé en train de se taillader le visage. J'ai pu l'en empêcher, mais il est tout de suite tombé dans ce coma dont nous n'arrivons pas à le sortir. J'ai eu le temps de ramasser les bris de glace. Prise dans la panique, je me suis même sévèrement coupé la main. J'ai à peine eu le temps d'appliquer le bandeau que vous êtes venus."

Anya nota le sang plus épais que prévu et la disparition du carnet. Elle écouta Alicia en parallèle, tout en réfléchissant aux différentes informations. elle chercha des yeux, un papier, une lettre qui pourrait correspondre au fameux message.

Est ce que vous aviez déjà vu se couriser ? Savez-vous où se trouve le carnet dans lequel Monsieur Murdzek écrivait beaucoup ces derniers temps ? Antal, pouvez-vous demander à Monsieur Szontag de nous rejoindre ? J'ai quelques questions à lui poser.

Alicia, quelque peu rassurée par le calme et le détachement d'Anya lui répondit "Non, je ne l'ai jamais vu. Il m'a dit avoir un message pour Monsieur Murdzek, mais il n'avait rien en main. Je suppose qu'il avait un message oral, comme il en arrive régulièrement. Je le trouvais un peu jeune, c'est vrai, il devait avoir environ quinze ans, peut-être seize, mais il arrive régulièrement que de jeunes hommes prennent très tôt ce genre de travail pour gagner quelques hurles. Je ne me doutais de rien de mal. Je suis désolée. Quant au carnet, il devrait être dans la pièce normalement." Alicia regarda près du lit, se baissa et le tira d'en-dessous "Le voilà, il a dû tomber lorsque Monsieur Murdzek a commencé à avoir ses spasmes." Elle le donna à Anya.

Avant que le pauvre Antal ne put répondre, le médecin rondouillet entra dans la pièce, chargé de quelque onguents et cataplasmes, accompagnés de linges propres. Il s'affaira immédiatement à soigner les plaies du vieil homme alité.

"Ah Monsieur ! Je voulais savoir. Le sang de Monisuer Murdzek est particulièrement épais. Savez-vous d'où est ce que ça pourrait provenir ?"

Anya observait les gestes du médecin, lui laissant le temps de faire son office avant de répondre. Elle commençait à feuilleter le carnet, attendant que le medecin soit disponible pour elle.

L’herboriste se mit immédiatement au travail sur le vieil homme. Il commença à éponger les plaies avec des linges mouillés sentant fortement l’alcool. Il s’attela ensuite à les bander avant de finir par tenter de faire boire une concoction à son maître. Il répondit à Anya tout en travaillant.
"Je vous avoue, ma chère, que je ne sais pas trop de quoi il s’agit. On dirait presque que son sang s’est mélangé à de la bile noire. Regardez, il est plus épais et plus sombre que chez la plupart des personnes, il me fait presque penser à l’écryme à la transition de Rouille à Morte. C’est très intéressant, je ferai des tests plus tard. Pour l’instant je voulais surtout m’assurer que Monsieur Murdzek n’en perde pas trop."

Antal, de son côté, commença à aider le médecin comme il pouvait, lui donnait les outils, les bandages et autres onguents demandés.
Alicia s’excusa en sortant de la pièce, elle voulu se bander la main vu qu’elle ne serait pas utile sur le champ. Elle reviendrait plus tard pour nettoyer ce qui restait encore.

Les choses commencèrent à se calmer tout doucement, excepté pour le maître de maison qui semblait encore emprisonné dans son cauchemar comateux.
Anya se retrouva un peu stupéfaite par tout ce qui venait de se passée, mais se calmait lentement. Elle avait encore le journal d’Aimé Murdzek entre les mains.

Merci de votre aide. Je ne pourrais pas faire plus actuellement, mais si vous avez besoin de moi, je serai dans mes appartements.

Anya rejoignit sa chambre, soucieuse de ne pas encombrer la pièce. Elle s'installa à son secrétaire et décida de jeter un oeil au carnet dans lequel Monsieur Murdzek écrivait.

Assise à son secrétaire, Anya prit le temps de l'inspecter. Depuis le temps que son commanditaire passait la journée à écrire dedans, souvent sans même le regarder, elle espérait y trouver une quelconque réponse, mais en vain. Pire encore, ce qu'elle y vit ne fit qu'ajouter des questions à ce qui venait de se passer : le carnet à feuilles de mandre était remplis de chiffres. Ils n'étaient pas alignés mais remplissaient les feuilles à les rendre noires. Certains plus grands, d'autres plus petits, parfois en changeant de couleur selon l'encre qui devait avoir été à disposition du vieil homme ce jour-là, parfois se superposant... Les chiffres remplissaient la page sans la moindre logique apparente. Tout au plus put-elle revoir un nombre récurrent : 1157. Avait-il une quelconque signification ?

La jeune avocate-duelliste fut tirée de ses réflexions par une personne qui toqua à sa porte. Avant même d'avoir attendu la permission d'entrer, la dame de compagnie d'Aimé Murdzek fit irruption dans la pièce. Une femme dans la quarantaine, toujours bien mise, ancienne cantatrice ne pouvant plus chanter. Elle disait avoir perdu sa voix en entendant Esperanza chanter, l'une des plus célèbres divas de Venice et première femme à devenir Doge. Elle était toujours bien mise et si elle n'avait plus sa voix de chanteuse, elle faisait preuve d'une ironie mordante qui lui permettait de faire rire les personnes et ainsi gagner leur sympathie. À cet instant, elle semblait être dans tous ses états. De sa voix frêle, elle interpella Anya "Anya ! Avez-vous vu Aimé ? Il est dans un état épouvantable, je ne sais que faire ! Je suis désolée de vous interrompre dans votre lecture, mais je suis un peu perdue. Je ne sais comment l'aider. Étiez-vous dans sa chambre ? L'avez-vous vu ? Savez-vous pourquoi il a fait cela ?"

Anya "lisait" le journal sans rien y comprendre. Elle allait abandonné quand quelqu'un fit irruption dans la chambre. Elle écouta le laiüs de la dame de compagnie, sans avoir le temps d'en placer une, et attendit donc poliement que celle-ci ai terminé.

"J'ai bien vu Monsieur il y a à peine quelques minutes. Je pense qu'on ne peut rien faire pour lui pour le moment. Il va falloir attendre que le médecin termine. Je n'en sais malheureusement pas plus que vous pour l'heure. Nous devons seulement nous armer de patience."

Voyant le calme d'Anya, Félicia Eber retrouva un peu de son aplomb et se rapprocha de la porte "Vous avez raison, Anya" se reprit-elle d'un air digne "Nous ne pouvons rien faire pour l'instant. Je vais regagner ma chambre et me calmer un peu. Le médecin trouvera certainement une solution pour venir en aide à Aimé. Pardonnez mon irruption dans votre chambre, j'en suis sincèrement confuse."
Elle sorti donc de la chambre après une petite révérence à destination de l'avocate-duelliste qui se retrouva à nouveau seule avec ses pensées.

Anya était heureuse de se retrouver à nouveau seule.Elle n'aimait pas particulièrement l'agitation de Félicia et s'était isolé en connaissance de cause. Elle jeta un regard au carnet, qu'elle referma et s'allongeat sur son lit quelques minutes. Les derniers évènements en tête. Elle espérait que Aimé se rétablirai vite.

Perdue dans ses pensées concernant les événements récents autour de son employeur, ses idées prenaient forme devant ses yeux et elle se vit aux côtés du vieil homme en train de se taillader les joues avec un tesson de miroir.
Un cri strident la sorti de ses rêveries. Elle s'était assoupie. Elle ne savait pas combien de temps elle était restée sur son lit et mit son question de côté dans un premier temps. Son cœur battait la chamade dans ses tympans. Le cri était celui de Verena Teicher, l'autre duelliste au service d'Aimé Murdzek. Quelque chose de terrible devait être arrivé pour qu'elle criât de cette manière.

Anya se releva instantannément. Combien de temps avait-elle dormi ? Elle attrapa ses armes et courru vers le cri. Que s'était-il donc passé ? Verena était elle aussi une duelliste accomplie, la situation devait être critique.

Anya dévala les escaliers en trombe et se rua vers la cuisine d'où venaient des cris effrayés. Certes moins forts que le premier, mais Verena semblait mal en point. Lorsqu'elle la rejoignit, elle comprit son état : l'une des aides de cuisine gisait par terre, morte, dans un bain de sang. Le couteau encore planté au niveau du cœur, son corps était rempli de lacérations mortelles. Une personne folle de rage semblait s'en être prise à la pauvre personne. Le spectacle morbide avait de quoi retourner les plus vaillants.
Verena se tenait contre une armoire, complètement choquée. La mort ne lui était pas étrangère, mais pas dans ces circonstances, pas de cette manière. Une véritable horreur. Elle était en état de choc.

Que s'est-il passé ?

Les mots glissèrent sans qu'elle ne s'en rende compte. Elle avait à peine murmuré. Elle observait la scéne, interdite.

Verena ? Que s'est-il passé ici ? redit-elle avec plus de sang froid et de coffre, cette fois-ci.

La pauvre avocate-duelliste balbutia "Je... Je ne sais pas, je suis arrivée et j'ai vu l'aide de cuisine par terre dans cet état. C'est horrible ! Qui a bien pu faire une chose pareille ?"
D'autres membres de la maisonnée arrivèrent et se trouvèrent sous le même état de choc : Antal, Alicia, Félicia, Yunus, le concierge et la dame de chambre. Personne ne savait trop comment réagir dans un premier temps. C'était horrible, un meurtre pareil.
Félicia se proposa immédiatement pour aller avertir les autorités. Elle se mettrait immédiatement en route pour le sémaphore. Alicia, de son côté, se mit en route pour nettoyer la théière qu'elle avait laissée tomber en voyant le massacre dans la cuisine. Antal, de son côté, voulu directement rejoindre Maître Murdzek pour s'assurer que le vacarme créé par l'incident ne l'ai pas mis dans un état pire encore et Yunus se mit immédiatement à vérifier le corps ainsi que l'arme encore plantée dedans.
Verena était encore sous le choc mais s'en remettait doucement tandis que les derniers s'assirent sur les chaises de la cuisine pour reprendre leurs esprits.

Anya rassembla son sang-froid et laissa chacun faire ce qu'il avait à faire. Elle n'était pas totalement dans son élément. Elle n'était qu'avocate, ce genre d'affaire la dépasse complètement. Elle resta donc là, les bras balants. Cherchant quoi faire.

Verena finit par reprendre son sang-froid, tout comme sa collègue, et s'approcha du cadavre, en prenant garde de ne pas déranger Yunus "Je me demande bien qui aurait pu faire cela. Vous auriez une idée, Anya ? Qu'en dites-vous, Yunus ?"

Le médecin inspectait précautionneusement le corps et l'arme. Il déclara au bout de quelques instants "Je ne suis pas légiste, mais j'ai l'impression qu'il s'agit d'un acte de haine. Les coups ne semblaient pas particulièrement viser les zones vitales. Elles ont été touchées, c'est vrai, mais vu le nombre de coups, c'était inévitable. Le seul endroit qui semblait avoir été visé est le visage, plus particulièrement les yeux. J'en ai déjà entendu parler dans les Loges hippocratiques pendant ma formation. En général, dans ce genre de situation, la victime a vu quelque chose qu'elle n'aurait pas du. Dans tous les cas, le meurtrier a agi sous l'impulsion de la rage avec ce qu'il avait sous la main et non de manière préméditée. Du moins je ne pense pas. Il nous faudra un expert pour confirmer ou infirmer ma théorie."

Anya n'était pas à l'aise. Outre le meurtre lui-même, elle n'était pas présente au moment du crime et ne savait donc pas qui pouvait bien alors se trouver dans la pièce. De son point de vue, tout le monde pouvait être suspect. Verena avait des pertes de mémoires régulières et semblait somnambule, d'après Aimé. Yunus était herboriste et avait accès à tout un attirail de psychotropes possibles. Felicia a un goût très particulier pour les œuvres macadres de Monsieur Murdzek. Antal et Alicia étaient les servants les plus proches du maître de maison et leur innocence naturelle les rendait d'autant plus suspects. Le concierge et la dame de chambre, quant à eux, jouissaient justement du manque de reconnaissance, passant généralement inaperçus. Même Aimé pouvait être suspecté, il suffisait d'un moment d'éveil dans son coma, même si cette théorie semblait la moins probable.
Par dessus tout cela, Anya se disait que Verena elle-même devait la suspecter, elle, la petite dernière de l'équipe, toujours réservée et peu loquace. Elle savait qu'elle devrait enquêter pour tirer cette affaire au clair.

Chacun des membres de la pièce était un suspect potentiel. Plus encore, chacun des membres de la maisonnée. Elle commença par simplement obersver les autres. Certains d'entre eux avaient-ils des tics nerveux. Des regards plius appuyés ? N'importe quoi qui puisselui permettre un doute ou une piste à suivre.

Alors qu'Anya était encore plongée dans ses réflexions, la dame de chambre finit par sortir et le concierge, hagard par le choc, demanda s'il pouvait faire quelque chose pour remettre la pièce en ordre. Il semblait ne plus être très présent, ne sachant que faire dans une telle situation.
Verena, bien que choquée dans un premier temps, avait retrouvé son aplomb. En l'observant, Anya ne pouvait lui déceler aucun rictus suspicieux. Cela étant, son métier l'obligeait à garder une rigueur de tout instant.
Yunus s'était mis bien rapidement à observer le cadavre devant lui, ne trahissant finalement que peu de surprise et plus de curiosité. Était-ce vraiment dû à son métier ?
Finalement, Félicia, Alicia et Antal s'était éclipsés les premiers, et assez rapidement de surcroît. L'un d'eux avait-il quelque chose à se reprocher ?