Forum pour le PbF d'Écryme
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grayfoxliquid
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Chapitre 1.1 - Où les personnages s'en vont en train - Terminé Empty Chapitre 1.1 - Où les personnages s'en vont en train - Terminé

Ven 7 Juin - 22:28
Musique de fond :

La gare du Transécryme était quelque peu à l'écart de la ville. Un train du telle ampleur, une ville mouvante, à l'instar d'Itinérance dans le ciel, ne pouvait circuler dans les rues étroites de la cité-usine, même en passant au-dessus de la plupart des habitations entassées. L'immense bâtiment, au bout de plusieurs volées de marches, surplombait l'écryme dans un équilibre presque surnaturel. Les Urbatechs avaient fournit un travail d'orfèvre en le construisant, à l'image du train qui s'y arrêtait. La construction eiffelienne extérieure et le bâtiment en pierre rappelant la première Trame formaient un chef-d'oeuvre que seuls les plus nantis avaient le privilège de fouler du pied.

Le quai lui-même était gigantesque. Long de quatre kilomètres et large d'environ deux cent mètres, chaque bout était serti de grandes machineries destinées à approvisionner le monstre métallique en charbon, vivres, bagages et autres nécessités techniques. Trois autres machineries se trouvaient réparties à distances presque égales le long du quai. Elles étaient montées sur rails dans un but de mobilité et d'efficacité. Elles approvisionnaient les motrices intermédiaires du Transécryme, principalement en charbon et pièces techniques.
Des bancs en fer forgé striaient le sol pompeux en pierres de taille. Ici et là, des kiosques exposaient les dernières nouvelles sur des plaques de fer changées quotidiennement. Des crieurs, souvent de jeunes gens qui demandaient une petite pièce afin de se nourrir, proposaient d'en lire le contenu. Quelques vitriennes exposaient également les histoires les plus marquantes des derniers jours sur de magnifiques vitraux, tandis que d'autres proposaient des triptyques humoristiques pour le bonheur des plus curieux.

Bien qu'éloigné d'une dizaine de kilomètres de la ville, Méthalume n'en semblait que plus imposante. De la gare du Transécryme, la ville se déployait sous les yeux des incrédules. Il fallait lever les yeux pour voir le bout des usines empilées et tourner la tête de chaque côté pour en apercevoir le bout. Peu de personnes n'avaient l'occasion de voir un tel spectacle. Il était aussi morbide que grandiose. Les bâtiments noirs, enchevêtrés les uns dans les autres, crachant de la fumée à l'unisson, formaient un tissu de pierre et de métal qui se perdaient dans le plafond artificiel que formaient les déjections vaporeuses des entreprises. Même ici, le ciel semblait bas à cause de la pollution et il était difficile de percevoir le soleil, même durant les jours les plus beaux.
Paradoxalement, celui qui tournait le dos à la ville semblant omniprésente, se perdait dans l'immensité de l'écryme. La mer acide se répandait à perte de vue dans tous les sens. Les traverses, pourtant immenses pour les personnes qui les empruntaient, semblaient minuscules sur l'étendue émeraude. À peine des griffures sur une plaque de cuivre patiné. Les seigneuries traversières et les jonctions faisaient office de gouttes de pluie sur une toile d'araignée aussi longue que fine. Cette vision était aussi grotesque qu'elle était magnifique.

Mais peu de personnes ne s'intéressaient au spectacle qui s'offrait à eux. Habitués au confinement de la ville, à se serrer les uns contre les autres dans des rues trop petites, des bâtiments trop hauts et un ciel caché par des passerelles et une épaisse laine grise, les gens se sentaient perdus devant tant d'espace. Pris de crises de panique, d'angoisse et d'hyperventilation, les chapeaux, foulards et autres étoffes cachaient les yeux de la majorité qui s'efforçait tant bien que mal de ne pas poser les yeux sur l'immensité s'offrant à eux, tant celle de l'écryme que celle de la ville.
La foule s'attroupant devant le train était une bénédiction, une sorte de havre de paix, du connu, du quotidien. Malgré l'espace qu'offrait la gare, les badauds formaient inconsciemment des troupeaux, cherchant à en gagner l'intérieur rassurant. Une mer de manteaux, chapeaux et cannes se pressait patiemment devant les portes du monstre mécanique.

Le Transécryme toussotait de petits nuages de vapeur blanche qui allaient se mêler à la mer grise au-dessus. Son ravitaillement battait son plein tandis qu'il attendait de pouvoir engloutir les passagers qui s'amassaient devant ses gueules comme des bonbons qu'un enfant trop gâté rassemblerait devant sa bouche barbouillée. Il était aussi imposant que la cité qui le mit au monde. Haut de près de huit mètres, autant en largeur, pour trente-cinq mètres de long, chaque wagon était démesuré en lui-même, bien plus grand que les appartements de la grande majorité des habitants de Méthalume, souvent même plus grand que les appartements de plusieurs familles réunies.
Tout de suite derrière la monstrueuse locomotive de tête sur deux étages et dominée par trois énormes cheminées se trouvait le wagon pour le chef de train, les cheminots de la locomotive de tête et le personnel. Vinrent ensuite vingt-neuf wagons de deux étages pour les voyageurs, dotées de grandes baies vitrées dotées de volets pour les plus agoraphobes, dont les deux derniers accueillaient un restaurant, un salon, un gymnase faisant aussi office de salle de bal, un casino et une salle de spectacle. Un autre restaurant se trouvait au milieu des wagons et certains d'entre eux étaient composés d'un toit en verre. Un autre wagon, vers le troisième tiers, était un wagon-serre, entièrement fait verre et de métal.
Puis vint la motrice de seconde classe, suivie également d'un wagon du personnel et de, cette fois, trente-deux wagons sur trois étages pour les voyageurs. Des restaurants y étaient également disséminés et le plus grand wagon à stockage d'eau pour le personnel. Après la troisième motrice et un autre wagon du personnel se trouvaient les trente-deux wagons sur trois étages pour les voyageurs de troisième classe, les moins bien lotis, sans véritable restaurant, ne proposant que la possibilité de manger sur le pouce. Ces deux classes n'avaient pas de grandes baies vitrées comme la première mais disposaient de sabords que les passagers pouvaient ouvrir ou fermer à leur guise, à moins de se trouver dans quelques-uns de ces wagons qui n'avaient pas d'ouverture du tout.
Après la quatrième motrice se trouvait la classe de stockage composée d'une dizaine de wagons qui abritaient les vivres ainsi que des marchandises. À ces voitures étaient finalement accrochés des aérostats parés pour le voyage, beaucoup d'entre eux rejoignant leur cité de naissance Éole. L'un d'eux, particulièrement imposant, disposait de grandes baies vitrées sur le côté et même une grande en guise de sol. Le train se terminait par une dernière motrice, ressemblant fortement à un modèle quelque peu réduit de la locomotive.
Les côtés de nombreux wagons ainsi que les toits étaient munis de petites éoliennes fournissant l'électricité nécessaire. Celles-ci peuvent être rétractés quand le train doit accélérer son allure. De plus, un mécanisme permettait d'étendre des filets extrêmement fins au lever du soleil ainsi que les jours de pluie afin de filtrer l'air et condenser l'humidité, remplissant ainsi les réservoirs d'eau.
Chaque motrice est également dotée de tourelles de défense et des guetteurs armés de d'épées larges, de mousquets et d'arbalètes sont harnachés sur les toits lorsque le train ne roule pas à pleine vitesse. Ces mesures de protection semblent fonctionner étant donné que le train n'a plus subi la moindre attaque depuis plusieurs années.

Les stewards de première classe prenaient les bagages des voyageurs pour les emmener dans les cabines que le maître contrôleur leur indiquait au moment où chaque passager lui présentait son billet. Il vérifiait méticuleusement à chaque fois de quelle personne il s'agissait et dans quelle cabine elle était attendue. C'était une classe de prestige qui n'acceptait pas les erreurs. Les voyageurs de seconde, eux, devaient porter eux-mêmes leurs bagages tandis que ceux de la troisième classe ne recevaient pour toute indication uniquement leur numéro de banquette.

Musique de fond :

Sherrinford, Johanna, Radvan, Deepika et Anya étaient parmi cette foule de voyageurs. Des sentiments de peur, d'angoisse, de tristesse, d'incompréhension et d’appréhension se mêlaient à la joie et l'excitation de découvrir ce mode de transport inouïe. Ils ne se connaissaient pas encore et ne savaient pas que leurs destins seraient bientôt liés. Chacun d'eux ne savait même pas que les autres existaient, pour l'instant. Ils ne savaient toujours pas exactement pourquoi ils étaient là, mais savaient qu'ils devaient y être. C'était le plus important. Il fallait partir de Méthalume. Se rendre à Venice. Fuir, arpenter, découvrir. Les motifs étaient différents pour chacun d'entre eux. Ils ne voulaient pas l'admettre, mais tous, d'une certaine manière, avaient le cœur lourd. Les derniers jours, les derniers instants, leur ont beaucoup coûtés. À chacun.
En s'intéressant aux autres personnes autour d'eux, ils pouvaient entendre des conversations concernant le temps, les impressions des badauds devant l'immensité du Transécryme ainsi que les rumeurs planant autour de sa construction, des plaintes à propos de la qualité de vie au sein de Méthalume alors qu'à Venice ou Éole la vie est tellement plus saine, des adieux d'amoureux qui doivent se quitter pour au moins un temps...
Outre les articles et publicités habituels, deux articles en particulier étaient intéressants ce jour-là :

Plaque de Méthalume a écrit:NOUVEL ATTENTAT COMMIS PAR LE LYS NOIR
Depuis que l’écryme a pris sa teinte de Rouille, plusieurs attentats ont été perpétrés dans notre belle cité. Hier, un homme a tenté d’allumer un feu dans le quartier des serres. Lors de son arrestation, il a tué deux miliciens avant d’être abattu. Heureusement, aucun arbre n’a été brûlé. Si pour l’instant nulle revendication n’a été formulée, si la Propagande se refuse encore à tout commentaire, il ne fait aucun doute que de tels agissements ont été perpétrés par les terroristes du Lys Noir. Quand arrêterons-nous d’avoir peur de ces sinistres sauvages ? Quand sécuriserons-nous enfin les traverses si indispensables à notre survie ?

NE PLUS TENIR QU’À UN FIL DE CUIVRE
Pour la deuxième fois cette année, le trafic ferroviaire a été fortement perturbé à cause d’un vol de cuivre sur la ligne reliant Endémine à notre belle cité de Méthalume. Au total, plusieurs centaines de mètres de câbles ont été dérobés, privant les matrices du train d’électricité supplémentaire. En raison de la pénurie de métaux, certains s’interrogent sur les raisons pour lesquelles les rails n’ont pas également été emportés. Alors que le premier vol avait été imputé à un réseau organisé de trafiquants, la paranoïa est montée d’un cran ; certains hauts fonctionnaires du ministère de la Guerre évoquent désormais un complot visant à isoler notre cité du reste de la Toile. Terroristes du Lys Noir ou cité concurrente seraient incriminés.

Les cinq personnages n'allaient pas tarder à pouvoir monter, maintenant qu'une grande partie de la foule s'était déjà engouffrée dans ses wagons.


Le Transécryme

Chapitre 1.1 - Où les personnages s'en vont en train - Terminé Transz10
Chapitre 1.1 - Où les personnages s'en vont en train - Terminé Transz11


Dernière édition par grayfoxliquid le Lun 24 Fév - 9:42, édité 1 fois
Casaïr
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Chapitre 1.1 - Où les personnages s'en vont en train - Terminé Empty Re: Chapitre 1.1 - Où les personnages s'en vont en train - Terminé

Sam 8 Juin - 0:13
La nuit, bien qu'ininterrompue, ne fut pas aussi réparatrice que je l'avais escompté. Sans doute mes rêves s'étaient-ils trop tournés vers mes parents, mes sœurs ou Grand-père. Peut-être avaient-ils erré trop longtemps dans les brumes des jours passés avec Edward, Máté, Antal et Bosko. Peut-être encore avaient-ils espéré autant que craint mes retrouvailles avec Gatien. Tout cela formait un mélange de sentiments contradictoires qui m'empêchait de pleinement savourer ce voyage jusqu'à Venice. Et si au départ, je l'effectuais pour nous protéger, ma famille et moi, savoir qu'à l'arrivée je retrouverai mon amour m'emplissait d'appréhension. Le gigantisme du train ne m'aidait guère, intimidée que j'étais par une telle démesure, et bien que je supportasse mieux que la plupart des autres voyageurs un tel espace vide de tout bâtiment -- ce en quoi je remerciais ma précédente expérience jusque Ferraille et la vie en son sein --, mes autres préoccupations ne me permettaient malgré tout pas de jouir véritablement de cette journée. Pourtant, le temps était au beau fixe, autant qu'il pouvait l'être avec la masse nuageuse qui flottait au dessus de nos têtes. Je regrettais instantanément le ciel bleu que j'avais pu observer sur les traverses et me languissais de le revoir, autant que de voir Venice. De voir Gatien.

Je rajustais mon chapeau alors que les futurs passagers se bousculaient, se resserraient pour lutter ensemble contre leur peur des grands espaces. Plutôt que de piétiner et de m'impatienter tout en ressassant encore et encore les mêmes pensées, mon regard s'attarda sur les plaques de métal et les nouvelles du jour. Aucune d'elles ne me ravit et j'imaginais sans peine Grand-père et papa occupés à régler ces affaires, chacun dans leur propre style. À nouveau, mes inquiétudes dérivèrent vers ma famille. Je me promis de leur écrire à mon arrivée, de m'excuser. Finalement, l'attente interminable poursuivait le travail de sape de mon moral déjà bien entamé par une nuit en demi-teinte. Je trompais mon ennui en examinant la foule amassée mais cela ne fit diversion qu'une poignée de minutes. À la place je préférais lancer un regard vers les contrôleurs en me demandant combien de temps encore j'allais faire le pied de grue.
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Chapitre 1.1 - Où les personnages s'en vont en train - Terminé Empty Re: Chapitre 1.1 - Où les personnages s'en vont en train - Terminé

Lun 10 Juin - 16:04
Anya se tenait droite au milieu de la foule, attendant son tour, sans qu'aucun signe d'impatience ni qu'aucune émotion ne se fasse ressentir. Elle tenait sa valise des deux mains, devant elle et regardait de même droit devant. les yeux perdu dans le vague.
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Chapitre 1.1 - Où les personnages s'en vont en train - Terminé Empty Re: Chapitre 1.1 - Où les personnages s'en vont en train - Terminé

Lun 10 Juin - 22:04
Le regard fixe et le dos droit, Radvan observait avec stupeur le monstre de métal vomi par la gare qui s'avançait jusqu'à eux. L'immensité du pachyderme technologique était stupéfiante. Le titan d'acier était un assemblage dantesque de palais de métal, conçu sûrement par un architecte fou. Il s'étirait crânement jusqu'à l'horizon, et noyait sans vergogne de sa masse et de ses fumées le champ de vision des voyageurs stupéfaits.

Le transécryme. Le fameux train tant loué par les élites, le phare de fer qui perçait les étendues acides par la grâce des traverses. En cette heure, le train monstrueux toisait les présents, et se moquait comme d'une guigne de leurs insignifiantes querelles d'insectes. Un monstre, oui. Un espoir, tout autant. Une chimère, peut-être. Peu importait, au fond. Pour qui le voulait, ce serpent noir était tant une promesse qu'un fardeau.

Ramené sèchement par la machine obèse à sa frêle condition humaine, Radvan secoua tristement la tête. Perdu au milieu de cette foule empressée, devant ce train hors-norme, il se sentait minuscule. Qu'était donc un homme, face à la démesure du monde ? L'esprit contrarié, il se repassait le film des événements qui l'avaient conduit ici. A regarder un train. A s'interroger sur son sort. A attendre la clémence d'un dragon d'airain, qui l'emporterait loin d'ici, si le Destin l'avait jugé nécessaire.

Sans vraiment réfléchir, l'ancien Gestionnaire d'Exploitation serra contre lui sa veste épaisse, et baissa plus avant sa casquette de feutre sur son front. N'en déplaise aux prieurs de la Malachine, le temps était encore frais pour Verde.

Avec ironie, Radvan réalisa que ce qu'il emportait était désormais tout ce sur quoi il pouvait compter dans l'immédiat. Sa veste. Son costume. Son matériel. Ses armes, certaines soigneusement dissimulées, d'autres ouvertement visibles. Sa valise, contenant ses affaires courantes et le reste de son matériel. L'heureux bilan d'une vie bien remplie... quelle misère.

L'espace d'un battement de cœur, son vieil appartement chez Boggnev lui traversa l'esprit. Il secoua la tête, son éternel demi-sourire acide se grimant malgré lui sur sa figure fine. Non, l'heure n'était pas à ressasser. Quand le visage de sa mère tenta sournoisement de se glisser jusqu’à lui, il rejeta avec ardeur aux tréfonds de ses pensées. Il était encore moins question de songer à elle. Elle était hors d'atteinte, voilà tout ce qui importait. Il se devait d'avancer, désormais.

Regardant les contrôleurs qui battaient le rappel, Radvan estima plus sage de se mettre en mouvement.

Adieu, Méthalume. Tu ne me manqueras pas.
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Chapitre 1.1 - Où les personnages s'en vont en train - Terminé Empty Re: Chapitre 1.1 - Où les personnages s'en vont en train - Terminé

Lun 10 Juin - 22:46
La fatigue envahissait l'enquêteur qui avançait sur le quai d'acier. La nuit avait été longue et Olm n'avait pas pris une minute pour dormir. Il avait l'habitude, évidemment. Ca n'en restait pas moins quelque chose de désagréable. L'énorme ver d'acier s'étendait le long des rails, comme un géant endormi, prêt à se réveiller pour traverser les mers d'Ecryme, rallier d'autres terres. Olm avait déjà emprunté ce moyen de transport. Il avait été à Venice et à Eole, pour y travailler. Avec un regard pour le billet qu'il serrait entre ses doigts, il soupira : jamais en première classe, cependant... Jamais avec les plus riches.

Les cris, partout, retentissaient comme autant d'appels, de pleurs et d’inquiétudes. Comme autant de joie et d'espoirs. Machinalement, Sherrinford faisait attention à tout ce qui l'entourait. Cherchait les détails. Observait les secrets. Aujourd'hui, pourtant, il ne les analysait pas comme à son habitude. Il ne désirait qu'une chose : s'installer dans le transécryme et partir, enfin, pour Venice. Quand un steward lui pris sa valise pour l'installer à sa place, Olm le laissa faire, mais le suivi des yeux pendant toute la manœuvre.

Les fauteuils étaient moelleux. Olm s'était installé avec un soupir. Il avait retiré son chapeau et son manteau, posé sa canne à ses côtés et il regardait maintenant par la fenêtre. Pourquoi quittait-il Méthalume maintenant ? Pourquoi abandonner la ville qui avait plus que jamais besoin de lui, alors que personne à Venice, ne l'attendait ? Alors que personne ne l'avait engagé, de l'autre côté de l'écryme ? Avec un soupir, il posa sa tête contre la vitre froide.

Venice... Un songe posé au bord de l'écryme.
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Chapitre 1.1 - Où les personnages s'en vont en train - Terminé Empty Re: Chapitre 1.1 - Où les personnages s'en vont en train - Terminé

Lun 10 Juin - 23:03
Deepika oublia les raisons de sa présence dans cette partie de l'Arenthèle quand elle fit face à la vue splendide sur la mer d'Ecryme. Pas de quoi être plus heureuse, juste quelques grains de volonté pour continuer son voyage, cette fois à bord du Transécryme. Elle n'avait jamais envisagé un jour devoir monter à bord d'un tel engin aux reflets bien trop lourds comparé à un aerostat. Elle répugnait cet imposant prodige d'Anthropomecanologie, trouvant le charbon trop sale par rapport à l'Hydrocryme. Mais il faisait partie de l'Arenthèle, comme une sorte d'intestin.

Elle arrêta là ses comparaisons, évitant d'être trop proche de la foule dans laquelle elle ne se reconnaissait pas. Tous en chapeaux, en cannes, en bottes, en foulards ou lunettes. Elle ne portait que son aube brodée de motifs rappelant ceux dessinés sur ses mains, son voile protégeant ses cheveux des parasites, et ses maigres affaires de vie nomade.
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Chapitre 1.1 - Où les personnages s'en vont en train - Terminé Empty La grande rencontre

Mar 11 Juin - 14:13
En livrée blanche comme tous les autres stewards, la jeune dame emmena Olm dans la cabine que le Maître Contrôleur lui indiqua. Ensemble, ils traversèrent un intérieur encore plus bariolé que ne l’était l’engin de l’extérieur. Du métal forgé, d’épaisses tapisseries et une moquette molletonnée à s’y enfoncer. Les tissus avalaient goulument chaque son émis au point de donner une vague impression de claustrophobie loin du vacarme ambiant de Méthalume. On pouvait s’entendre, ici.
Des moulures de verre étaient insérés dans les décorations murales et même les plafonds ornés de métal brillant. Le cuivre poli ressemblait même à de l’or, par endroits. Mais le plus luxueux restait la présence de bois dans le wagon. Beaucoup de bois. Bien plus que beaucoup de personnes ordinaires ne pourraient en voir ensemble au cours de toute une vie. Sa seule présence indiquait la valeur de ce train et la richesse de ses propriétaires.

Le train semblait plus grand à l’intérieur qu’à l’extérieur. Le couloir était suffisamment grand pour y circuler agréablement, deux personnes pouvaient même s’y croiser facilement. Les plafonds étaient hauts en première classe et un magnifique escalier en colimaçons permettait d’atteindre le deuxième étage, à moins d’utiliser l’ascenseur prévu à cet effet. Une volée de marches menait vers un sous-sol bien plus bas de plafond et plus bruyant car plus proche de la machinerie. Il était réservé au personnel qui l’empruntait pour ne pas incommoder les passagers.

La cabine dans laquelle Olm prit place était prévue pour six personnes. Elle était grande. Très grande. Il connaissait des familles à Méthalume qui vivaient dans des appartements plus petits que cette cabine. Il en éprouvait presque de la honte.
Les banquettes pouvaient être dépliées pour révéler des lits, trois de chaque côté. Deux perpendiculaires au mur et proches du sol pour un parallèle au mur et en hauteur, muni d’une petite échelle rétractable.
Une salle de bain équipée d’une petite douche, de toilettes, d’un évier et d’un miroir se trouvait à l’entrée de la cabine, sur la gauche, en face d’un petit dressing suffisamment grand pour les vêtements de tous les passagers de la cabine.

À l’extérieur, la foule commençait à s’amenuiser. Deepika, Anya, Johanna et Radvan purent entrer l’une après l’autre. De sa petite cabine, le Maître Contrôleur prenait chacun leur billet à tour de rôle, leur demanda leur nom et consulta un tableau tracé à la craie sur un mur à ses côtés. Il y inscrivit à chaque fois quelque chose, probablement la bonne arrivée du passager, tendit le ticket au prochain des stewards qui faisaient la queue en quête de bagages à emporter, annonça la cabine et laissa ses collègues s’occuper des nouveaux-venus.

L’un après l’autres, les personnages rejoignirent Olm dans la cabine et s’installèrent à ses côtés.
Anya Sopiha
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Chapitre 1.1 - Où les personnages s'en vont en train - Terminé Empty Re: Chapitre 1.1 - Où les personnages s'en vont en train - Terminé

Mar 11 Juin - 15:40
Anya suivit tranquillement le steward jusqu'à la cabine quand se fut son tour. Elle marchait dans ses pas, adaptant son rythme à celui de la personne devant elle. Elle la remercier une fois arrivée et entra dans la cabine. Un regard pour la seule personne déjà en place qu'elle salua d'un signe de tête avant de s'installer sur l'une des couchettes disponibles. Elle posa sa valise ainsi que ça malette et retira son manteau. Une fois fait, elle observa l'homme déjà installé et comme toute personne convenante, lui tendit la main.

- Anya Sopiha, enchantée.

La jeune femme était vêtue assez richement sans pour autant être dans l'ostentatoire. Une tenue aux allures d'uniformes, jupe bleue mi-longue et évasée, chemise blanche, lavallière du même bleu que la jupe, petites bottines talonnée assorties, quelques bijoux -sobres. Elle portait ses cheveux blonds tressés en chignon strict avec seulement un peigne pour casser l'air classique et veillot que sa coiffure lui donnait. Son visage était légèrement rond, comme celui d'une enfant. Ses yeux, d'un bleu particulièrement profond, ne semblait rien refléter de particulier et observait son interlocuteur dans une attente polie.
Edzart
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Chapitre 1.1 - Où les personnages s'en vont en train - Terminé Empty Re: Chapitre 1.1 - Où les personnages s'en vont en train - Terminé

Mar 11 Juin - 18:02
Olm fut tiré de ses sombres rêveries par une voix cristalline. Une voix qu'il aurait pu ignorer, si elle ne s'était pas adressée directement à lui. L'enquêteur se tourna vers la jeune femme et, sans pour autant le montrer de quelque façon que ce soit, détailla chaque centimètre carré, chaque odeur, chaque petit geste de cette dernière. Ses yeux étaient cernés et il était évident que si un repos lui avait été accordé cette nuit, il avait été de bien trop courte durée. Si elle avait fait l'effort de se présenter malgré cet état, Monsieur Olm pouvait bien en faire autant. Il se redressa, son chapeau à la main et inclina légèrement la tête en tendant sa main.

L'enquêteur était vêtu d'un costume trois pièces ajusté. Ses cheveux noirs bouclaient sur le haut de son crâne et dans ses yeux gris brillaient une lueur de défi. Il avait l'air à l'aise, devait baisser la tête pour regarder la jeune femme et portait un sourire énigmatique, ni vraiment poli, ni vraiment sincère ; un sourire de façade, dessiné, artificiel. Rien, chez lui, ne pouvait trahir son amour des combats de rue et sa très grande expérience pour s'attirer tous les problèmes les plus tenaces. Sa main était fraiche, ferme sans être brutale et sa voix grave et posée :

"Olm. Sherrinford Olm. Je suis ravi de faire ce voyage en si charmante compagnie."

Des mains bien calleuses, pour une jeune femme de bonne famille. La posture de ses pieds calés pour un équilibre parfait, les cheveux peignés de façon à ne pas la gêner, le regard dur et la poigne ferme. Les armes finement ouvragées qu'elle portait à son côté n'étaient pas de simples artifices destinés à repousser les curieux. Elle savait s'en servir et même si Olm avait l'entraînement des arènes des bas-fonds, il n'aurait pas aimé avoir à croiser le fer avec elle...

Sa posture, la simplicité avec laquelle elle portait ses armes et le naturel avec lequel elle évoluait avec poussait l'enquêteur à penser qu'elle en avait fait son métier. Une duelliste, peut-être. Il aurait poussé plus loin la conversation, si la porte du compartiment ne s'était pas ouverte.

Casaïr
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Chapitre 1.1 - Où les personnages s'en vont en train - Terminé Empty Re: Chapitre 1.1 - Où les personnages s'en vont en train - Terminé

Mar 11 Juin - 20:02
J'entrais enfin dans le ventre du monstre d'acier, présentais mon billet au steward après avoir répondu simplement "Johanna Archambault" lorsqu'il me demanda mon nom. Je le suivais docilement jusqu'à la cabine, constatant l'opulence des premières classes, qui n'étaient pas sans me rappeler -- en bien plus richement décoré -- le bureau de Grand-père, à la maison comme au ministère. Mon guide ouvrit la porte sur un "bon voyage, mademoiselle", salutations à laquelle je répondit par un sourire un peu perdu. Le compartiment était déjà occupé par deux personnes, un homme et une femme que je trouvais intimidants, chacun à leur manière. L'homme, surtout, n'aurait pas détonné au ministère sous les ordres de Grand-père et je réprimais un soupir de résignation en espérant que tel n'était pas le cas.

"Bonjour", dis-je simplement en entrant, cherchant du regard où poser ma valise.

Je déposais celle-ci dans le rangement prévu à cet effet, ainsi que la rapière toute neuve que j'avais acheté la veille. Je n'étais pas bien certaine d'en avoir réellement l'usage mais les événements récemment survenus m'avait appris qu'il valait mieux être prêt à tout. Un nouveau regard vers les personnes déjà présentes et mes yeux furent attirés cette fois-ci vers la jeune femme dont la qualité de l'habillement indiquait un statut bien plus élevé que le mien. Loin de me gêner, je lui souris en m'inclinant légèrement en me demandant qui elle était. L'arme finement ouvragée qu'elle portait à son côté me permit d'imaginer qu'elle devait être une fine bretteuse et je rougis alors, mon niveau devait être très loin du sien. Je m'installais sur l'une des banquettes en lissant ma robe d'un vert pastel, ôtais mon chapeau avec un certain soulagement, secouais ma chevelure brune pour lui redonner un peu de vigueur.

"Vous voyagez également jusque Venice ?" demandais-je plus par politesse que par envie de nouer réellement le dialogue, quelque chose dans le regard et le sourire de l'homme ne me plaisait qu'à moitié.


Dernière édition par Casaïr le Mar 11 Juin - 23:15, édité 1 fois
Anya Sopiha
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Chapitre 1.1 - Où les personnages s'en vont en train - Terminé Empty Re: Chapitre 1.1 - Où les personnages s'en vont en train - Terminé

Mar 11 Juin - 23:03
Olm a écrit:"Olm. Sherrinford Olm. Je suis ravi de faire ce voyage en si charmante compagnie."

Le plaisir est pour moi.

Anya se laissa détailler par l'homme sans plus d'interêt. Elle se tourna vers la porte quand celle-ci s'ouvrit, laissant place à une Lady au chapeau. Elle répondu poliement à son bonjour, reprenant son occupation. A savoir, ranger ses quelques affaires dans le dressing prévu à cet effet.

Johanna a écrit:"Vous voyagez également jusque Venice ?"

L'avocate s'interrompit un instant afin de regarder son interlocutrice. "Tout à fait." Puis de reprendre son oeuvre avec minutie. Chacun de ses vêtements étaient soigneusement pliés. Chaque objet, tissus, accessoire avaient une place qui lui était propre.
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Chapitre 1.1 - Où les personnages s'en vont en train - Terminé Empty Re: Chapitre 1.1 - Où les personnages s'en vont en train - Terminé

Mer 12 Juin - 0:33
L’entrée dans les wagons de première classe était tout bonnement stupéfiante. Digne reflet du train titanesque, le couloir qui menait aux compartiments était grandiose. Du sol au plafond, le luxe frivole s’encanaillait avec le pompeux et le clinquant. D’innombrables motifs ornementés serpentaient sur les colonnes d’aciers, les arcades métalliques et les tissus plus riches les uns que les autres. Ici les ors valsaient avec les pourpres rubis, là les cuivres tanguaient avec les dentelles. Le tableau était saisissant.

Radvan sourit. Seule l’immensité de l’écryme contemplée plus tôt rivalisait avec le prestige de la minutie des ouvriers du rail. L’ensemble n’avait pas à rougir, le bureau de Vuk Dobbro lui-même aurait pâli de jalousie devant telle pléthore de richesses.

Vuk Dobbro…

Radvan ravala de justesse un juron en pensant au Baron du Profit. Le souvenir du noble marchand avait suffi à faire disparaître son sourire. Toisant sans y songer le contrôleur qui lui rendait son billet, le brun s’engagea à la suite de l’homme qui le guidait à sa place.

Le Gestionnaire d’Exploitation déboucha devant une cabine assez large pour servir de planque à huit agents en mission, matériel comprit. A ce stade, parler de salle de voyage, voire de palace temporaire, n’aurait pas été volé.

Radvan remercia sommairement le personnel, et s’avança.

Trois personnes se trouvaient déjà à bord. Deux femmes, et un homme. C’était à prévoir. Radvan aurait préféré rester seul, mais c’était un vœux pieux dans un convoi aussi hors-norme.

L’espace d’un instant, l’image que lui-même renvoyait lui traversa l’esprit. De taille moyenne, mince, le physique sec, il n’était pas l’avatar de la bonhomie. A cette heure, il arborait un costume bleu nuit de bonne facture, masqué sous une lourde veste de cuir du même tenant. Par politesse, il avait ôté sa casquette à l’entrée du train. Son visage en lame de couteau était offert au monde, tout comme sa chevelure brune coupée court.

Radvan se fendit de son éternel demi-sourire ironique. Offert ? Pas tant que ça. Intimidant, plutôt. Caustique et cassant, oui.

A sa taille, la solide rapière ornée qui pendait était visible de tous. En revanche, il savait le reste de son matériel soigneusement dissimulé.

- Mesdames. Monsieur.

Affûté par ses années au sein de Boggnev, Radvan jaugea avec attention les présents de son regard perçant.

La première, une femme blonde, richement vêtue. En train d’organiser soigneusement sa penderie. Carrée. Ordonnée. Avec une rapière d’excellente facture à la taille, et qui devait savoir s’en servir. Bretteuse confirmée, a minima. Voire noble marchande sachant manier l’épée. Dangereuse dans les deux cas.

Plus loin, un homme, assis. Grand. Bien habillé également, quoique plus sobre. Il semblait au repos, mais Radvan senti le frisé lui rendre son regard tout aussi intensément. A défaut de présenter un danger immédiat, celui-ci percutait vite. Jouer aux idiots est proscrit, on dirait.

Devant lui,  une femme brune, plus jeune. Des vêtements de bonne facture. Plus avenante, mais sur la défensive. Plus jeune, aussi. Au vu des présents, c’était compréhensible. Les deux autres avaient une aura cassante, qui intimiderait sans hésiter un néophyte. Et la sienne ne deviendrait en rien arranger l’affaire ! Potentiellement la moins inquiétante du trio, mais Radvan savait les apparences trompeuses. Il garderait un œil sur elle également.

Point positif, aucun métropolite ne partageait cette cabine avec eux. Une source d’inquiétude en moins pour l’ex-homme de main. Et des trois autres présents, aucune attaque ne semblait être à redouter dans l’immédiat.

Sans un mot, Radvan entreprit de retirer son épaisse couche de cuir. Il alla s’asseoir à distance des trois autres, et posa son épée et sa casquette sur ses genoux.

Il soupira.

Le trajet promettait d’être long.
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Mer 12 Juin - 14:54
Olm s'était rassis après avoir serré la main de la jeune femme à la rapière. Il hocha la tête à l'attention de celle qui avait suivi et s'était étonné de voir chez elle aussi, une arme ceint au côté. Son pas était bien moins assuré et il était certain qu'elle ne la maniait pas avec le même professionnalisme.

Quelque chose, chez elle, intrigua l'enquêteur au moment même où elle posa le pied dans la cabine. Ses atours étaient synonymes d'une petite bourgeoisie, au moins, mais ce n'était pas ça, qui avait attiré le regard d'Olm. Ce qui avait accroché ses sens, c'était un tremblement, une hésitation avant le sourire, une lassitude dans les mouvements. Cette jeune femme était au bord de la dépression et Sherrinford aurait pu jurer qu'elle prenait sur elle pour ne pas craquer. Olm ne bougea pas. Il resta assis, la tête appuyée contre la fenêtre et continua d'observer les deux femmes, quand un homme fit glisser la porte du compartiment et les salua.

D'un autre hochement de tête, l'enquêteur accueilli ce nouveau venu qui s'affaira rapidement à ranger ses vêtements. Olm remarqua une goutte de sueur qui glissait le long de sa nuque, juste derrière l'oreille. Ses yeux lançaient des regards rapides, presque paniqués, dans toutes les directions. Le jeune homme avait peur et bien qu'il ne le montrât pas expressément, Sherrinford avait pu le remarquer à ces petits tics qu'il laissait échapper.

Intéressante petite réunion, pensa l'enquêteur.
"Tous à Venice alors..." Remarqua-t-il après avoir jeté un regard perçant sur le billet de Radvan.
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Chapitre 1.1 - Où les personnages s'en vont en train - Terminé Empty Les carottes sont cuites, je répète : les carottes sont cuites.

Mer 12 Juin - 18:52
Une nouvelle tête dans notre compartiment. Lui aussi avait quelque chose qui semblait dire "fichez-moi la paix". Instinctivement je reculais, me demandant s'il était toujours possible de changer de cabine, de wagon voire de train, tout en sentant que ce serait peine perdue. Je le saluais d'un mouvement de tête timide avant de sursauter alors que le presque métropolite ouvrait la bouche. Je rassemblais mon courage et tentais un sourire que j'aurais souhaité plus vaillant.

"Oui, je compte y retrouver un ami qui y étudie la peinture, répondis-je. Et vous-même, y allez-vous pour le plaisir ou le travail ?"

Parfait, songeais-je, Grand-père aurait été fier de moi : pas de tremblement dans la voix, ce qu'il fallait de courtoisie et d'intérêt pour amorcer une conversation amicale, tout ce qu'il me semblait nécessaire pour alléger une atmosphère plutôt pesante.
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Chapitre 1.1 - Où les personnages s'en vont en train - Terminé Empty Re: Chapitre 1.1 - Où les personnages s'en vont en train - Terminé

Mer 12 Juin - 20:25
"Ici ? Ah... Non ? Là-bas... D'accord! Merci !"
Une voix dans le couloir se faisait entendre, une voix qui découvrait de nouveaux codes, un tout nouvel univers.

La voix se rapprochait du compartiment dont le numéro était noté sur le billet dans sa main. Puis un léger chant sifflé s'arrêta net devant les cinq bourgeois.

Depuis qu'elle attendait le Transecryme, elle avait eu le temps de croiser pas mal de citadins bourgeois, mais rien à faire, toujours cette même sensation étrange. Voir dans si peu d'espace autant de gens bien portant et hors de tout besoin vital semblait irréel.

Pour eux, ça devait être assez surprenant de sentir de près une traversière vêtue de voiles sombres, couvrant cheveux et corps. De plus sa peau était brune, témoignant d'une origine sud-orientale. Malgré ses atours loqueteux, son port était droit, mettant en valeur sa grande taille et la finesse de ses traits peu communs dans la région.
Malheureusement elle n'avait pas pu se laver avant d'embarquer. Elle avait dû traîner ses souliers dans une décharge. Peut être même que les souliers n'avaient pas été les seuls à s'imprégner des effluves d'immondices.

"Que l'Arenthèle infinie nous protège tous, chers compagnons de route. Je suis Deepika Aydin et j'ai la place 42. Le voyage est long ?"

En montrant son billet à qui voudra, on pouvait maintenant parfaitement admirer sa main noircie, couverte de traits sombres aux directions aléatoires. Le billet, lui, était parsemé d'empreintes poussiéreuses. Le plus détective des 4 voyageurs aurait aucun mal à identifier ces traces faites par un coupable trop négligeant.
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Ven 14 Juin - 14:46
Alors que les personnages étaient encore à se présenter, une fillette blonde, de six ou sept ans tout au plus, se tenait dans l’embrasure de la porte de la cabine. Elle les fixait d’un regard intéressé, tout en étant méfiante. Elle tenait ses mains devant sa bouche, comme si elle s’était trompée de cabine et n’osait plus bouger. Elle ne dit rien.
Voir la candeur et l’apparente innocence de la fillette ne manqua pas d’éveiller une nostalgie auprès des personnages. Au vu des derniers événements qui avaient marqués leurs vies respectives, ils ne purent se retenir que de penser aux moments qui les précédaient, quand tout était encore plus simple.

La fillette fut immédiatement rejointe par un homme entre deux âges, les cheveux poivre et sel "S’il vous plaît suivez-moi, ce n’est pas notre cabine" dit-il à la fillette en lui prenant une main, après quoi il s’adressa au groupe nouvellement formé "Je vous prie de nous excuser, messieurs, dames".
Habillé d’un haut-de-forme et d’une redingote, tous deux noirs, il était visible qu’il s’agissait d’un métropolite. Bien que sa voix fût aussi froide que ce que l’on puisse attendre d’un homme exerçant cette fonction, son geste envers la fille dénotait par une certaine bienveillance que la fille semblait apprécier à en juger la facilité avec laquelle elle lui rendit la pareille. Elle semblait se sentir en sécurité auprès de lui.
Les deux compères quittèrent main dans la main l’entrée de la cabine des compagnons bigarrés.

La fillette
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Le métropolite
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Ven 14 Juin - 16:36
Je n'avais pas encore obtenu de réponse que la porte du compartiment s'ouvrit deux fois. La première pour laisser entrer une femme qui me dépassait en taille mais qui avait tout d'une traversière. Je me perdis en conjecture quant à la raison de sa présence ici, en première classe ; rien dans son style vestimentaire n'indiquait qu'elle avait les moyens de se payer un billet ici, moi-même aurait du sacrifier une belle partie de mes économies pour cela. Elle semblait toutefois la plus avenante des personnes avec qui j'allais voyager ces quelques jours jusque Venice, cependant, ses salutations me laissèrent perplexe.

"Bonjour, je m'appelle Johanna Archambault", lui répondis-je juste avant que la porte ne s'ouvre une seconde fois.

Cette fois c'est une petite fille qui entra. Elle me rappela légèrement Julia enfant sur les photos de famille, à quelques détails près, notamment au niveau du menton et des fossettes qu'elle avait plus prononcées. J'allais lui demander si elle était perdue quand un homme vint la chercher.

Un métropolite.

Cela ne dura qu'un bref instant, mais je me raidis en le voyant, tremblante. Je cillais plusieurs fois, incapable de réagir pendant ce court moment, jusqu'à ce que retrouve mes esprits : ce n'était pas celui qui m'avait envoyé ici, ni que j'avais croisé avant de me rendre à Ferraille. Je retournais mon attention vers la nouvelle venue, tentant tant bien que mal de reprendre un peu d'aplomb.

"V-vous rendez-vous également jusque Venice ?"
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Chapitre 1.1 - Où les personnages s'en vont en train - Terminé Empty Re: Chapitre 1.1 - Où les personnages s'en vont en train - Terminé

Ven 14 Juin - 22:43
Sherrinford observa la traversière entrer. Il leva peut-être même un sourcil. Etrange, de voir une femme des traverses avec à peine de quoi payer une demi nuit dans les pires tripots de Méthalume grimper à bord du transécryme et venir s'installer tout naturellement en première... Sa peau sale, ses vêtements qui empestaient, tout chez elle s'opposait à ce que pouvait se refléter dans les dorures polies de ce trésor roulant. Quelque part, loin dans les souvenirs et l'esprit de Sherrinford, quelque chose tinta. Quelque chose d'étrangement aigüe, d'étrangement gênant. L'enquêteur essayait de mettre le doigt dessus. Il l'avait presque. Il y était : cette femme s'était faite offrir un billet. Quelqu'un le lui avait payé... Comme à lui. Un regard circulaire de Olm lui présenta chaque visage qui l'accompagnait dans ce compartiment et, quelque part, une clochette tinta de plus en plus fort jusqu'à ce que...

"S’il vous plaît suivez-moi, ce n’est pas notre cabine"

L'enquêteur releva la tête et aperçu la petite fille qui attendait à l'entrée de la cabine. Par réflexe, il lui sourit. Le métropolite, en revanche, n'eut pas le droit au même accueil. Sherrinford se contenta de poser sur lui un long regard froid. Ses habits étaient moins noirs, plus fantaisistes que le métropolite lambda. Le voir protecteur avec une aussi petite et fragile chose que cette petite fille fit s'éveiller une sensation étrange dans le coeur de l'enquêteur.

Quand ils eurent quitté la cabine, Olm se tourna vers celle qui disait s'appeler Johanna pour écouter sa conversation avec cette Deepika. Il avait l'impression d'être passé à côté de quelque chose... Impossible de mettre le doigt dessus.
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Chapitre 1.1 - Où les personnages s'en vont en train - Terminé Empty Re: Chapitre 1.1 - Où les personnages s'en vont en train - Terminé

Ven 14 Juin - 23:32
La traversière n'avait pas grand chose à ranger. Elle n'était pas bien épaisse, et ne devrait pas trop s'étaler. Elle ne releva pas de spécificité à propos des personnes déjà installées. Pour elle, les gens bien habillés se ressemblaient tous un peu. Elle n'avait pas vraiment l'habitude.

"Oui. Oui, je crois... " répondit-elle à Johanna, une fois l'homme et l'enfant repartis.

Elle vérifia tout de même son billet, machinalement.
Mais restait un écho, la réponse de l'homme à l'enfant. Cette rémanence de voix lui donna envie de compter le nombre de places encore libres dans cette cabine. Son regard fit le tour de cet espace inconnu.

"Et vous... Vous tous aussi ? Je n'y suis jamais allée... Vous pourriez me dire comment c'est ?"

Deepika ne s'était toujours pas assise, plus intimidée qu'elle ne pouvait se l'avouer.

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Chapitre 1.1 - Où les personnages s'en vont en train - Terminé Empty Re: Chapitre 1.1 - Où les personnages s'en vont en train - Terminé

Dim 16 Juin - 23:59
"Tous à Venice, alors..."

Radvan se bloqua un instant à ces mots, glacé. En un éclair, il dévisagea le bouclé en costume trois pièces. Était-ce un complice ? Était-il de mèche avec l'autre métropolite ? Pourtant, il n'en portait pas l'habit. Un métropolite en civil ? Enfer !

Puis Radvan se souvint d'un détail. Venice. La destination était marquée sur son billet. L'autre l'avait sûrement lue. Oui. Oui, c'était ça.

Un peu paniqué, le Gestionnaire prit sur lui de ne rien en montrer. De toutes ses missions, il avait gardé un contrôle de soi assez poussé. Il se força à inspirer puis expirer profondément, le regard droit sur le siège qui lui faisait face. Il se calma, légèrement. Trop tard. C'était trop tard, désormais. Les dés étaient déjà lancés. Il devait finir ce voyage dans le calme et l'anonymat. Il aurait tout le temps d'aviser, une fois arrivé sain et sauf à destination.

Mais alors qu'il échangeait avec lui-même, muré dans ses âpres réflexions, un nouveau passager entra. Ou plutôt, une nouvelle passagère. Une traversière de toute évidence, à en juger par le teint de sa peau et par son accent. Une traversière qui ne semblait guère assurée, et qui ignorait visiblement tout des règles d'hygiène élémentaire. Sa peau luisait de crasse, et ses fripes empestaient.

Radvan lui jeta un regard glacial. Comment diable une telle personne, apparemment sans le sou, avait-elle pu se payer un billet en première classe ? Il y avait forcément une combine derrière, l'homme de main le pressentait. Mais laquelle ?

Il préféra l'ignorer. Ce n'était pas ses affaires. Tout ce qu'il souhaitait, c'était arriver à destination au plus tôt. Il laissa donc gérer la conversation à l'autre jeune fille, celle avec le chapeau à bord large.

Le seul problème, désormais, résidait dans l'odeur musquée qui accompagnait Chiffons. Radvan tira un mouchoir et le pressa sur son nez. Bien, parfait. Tout était de nouveau calme. Posé. Pour le mieux...

Il sursauta lorsqu'une candide gamine blonde déboula dans le compartiment qui n'était pas le sien. La fillette, surprise, se figea en se rendant compte de son erreur. Radvan grinça des dents, déstabilisé par l'irruption. L'espace d'un instant, la vue de la jeune fille avait réveillé le souvenir douloureux de feu Zera, sa jeune sœur emportée par la maladie. Il grimaça, mais ne dit rien.

Cependant, quand le métropolite qui l'accompagnait apparut dans son dos, Radvan manqua de mordre dans son mouchoir. Jet d'écryme ! Pour combien de temps devrait-il encore croiser des métropolites avant son arrivée à Venice ? Tétanisé, il attendit avec appréhension que l'escogriffe à haut-de-forme décampe avec la jeune fille.

Quand les deux furent hors de vue, Radvan se calma un peu. Il en aurait volontiers soupiré de soulagement, mais cela aurait été une insulte à ses années de préparation. Il se contenta donc de hocher la tête, et baissa le mouchoir de son nez. De toute évidence, il s'était habitué à l'odeur de Chiffo... de Deepika, comme elle s'était présenté tantôt.

Il se détendit, et fit mine de s'intéresser à la conversation en cours. Après tout, le voyage promettait d'être long, et en savoir d'avantage sur son environnement immédiat était une gageur. Petit à petit, ses réflexes habituels reprenaient le pas sur la peur viscérale de ces dernières heures.

Il regarda Chapeau, ou plutôt celle qui s'était dénommée Johanna, et parla du ton badin qu'il employait lors des diners mondains de Boggnev :

- J'avoue, la réponse m'intéresse également. Radvan Vladognjen, enchanté. Je ne suis moi-même que peu familier avec la Cité des Arts. Vous pourriez nous parler des lieux ?
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Chapitre 1.1 - Où les personnages s'en vont en train - Terminé Empty Mais pourquoi il me parle ?!

Lun 17 Juin - 13:58
La pauvre Deepika me fit un peu de peine, elle ne semblait pas du tout dans son élément. À dire vrai, et bien que j'ai toujours résisté à l'envie de juger quelqu'un sur son apparence, il fallait bien admettre qu'elle semblait totalement déplacée dans un tel milieu. Comment diable avait-elle obtenu un billet en première classe ? Le lui avait-on offert ? À cette idée, un déclic se fit dans ma tête. Mon propre billet m'avait été donné par cet homme que j'avais cru reconnaitre dans le métropolite venu récupérer en toute hâte cette petite fille. Était-il possible qu'elle aussi ait obtenu sa place dans ce transécryme de la même façon ? Si oui, quel était le but caché d'unetelle manœuvre ? Je commençais à me demander si ce voyage jusqu'à Venice était bien ce qu'avait affirmé ce menteur lorsque mes pensées furent détournées par la question de l'inconnu qui nous avait rejoint juste avant la traversière. Mais... pourquoi me regardait-il en parlant ? Avais-je l'air si familière de notre destination ?

"Je n'y suis jamais allée pour ma part, répondis-je avec un sourire hésitant. Hormis un petit séjour hors de Méthalume dont je suis revenu récemment, je n'avais jamais quitté la ville."

Même en éludant, les souvenirs revinrent me donner un coup dans l'estomac. Je m'assis pour masquer mon trouble, mais je savais que je ne pouvais dissimuler ce genre de choses. Contrairement à Grand-père, je n'étais pas une bonne comédienne, mentir ne faisait pas vraiment partie de l'héritage qu'il m'avait transmis. Je regardais les deux personnes qui m'avaient précédé ici, cherchant à détourner la conversation vers eux.

"Et vous-même, est-ce aussi la première fois que vous vous rendez à Venice ?"
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Chapitre 1.1 - Où les personnages s'en vont en train - Terminé Empty Re: Chapitre 1.1 - Où les personnages s'en vont en train - Terminé

Lun 17 Juin - 23:16
Quand la nouvelle venu entra dans la cabine, Anya ne put cacher son étonnement. Voilà quelqu'un qui ne semblait pas vraiment à sa place. La tenu, le maintient, le parlé, rien chez cette jeune femme ne semblait fait poiur la première classe. Mais après tout, cela ne regardait pas l'avocate-duelliste, qui se contenta d'observer la scène et de laisser les autres se prononcer.

Il suffit de quelques secondes pour que de nouveaux venu fassent irruption dans la cabine à leur tour. une petite fille, suivie par un métropolite. Anya les salua d'un signe de tête et ne put s'empêcher de remarquer l'air embarassé, voire enervé de certains de ses compagnons de voyage, sans en comprendre vraiment le sens.  

Jo a écrit:Et vous-même, est-ce aussi la première fois que vous vous rendez à Venice ?

Tout à fait.

Anya avait terminé d'installer ses affaires. Elle regardait les autres et se demandait s'il serait impoli de sortir de la pièce alors qu'un moment social avait lieu. Concentrée, elle réfléchissait au moment où il serait opportun de terminé ces discussions légères.
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Chapitre 1.1 - Où les personnages s'en vont en train - Terminé Empty Re: Chapitre 1.1 - Où les personnages s'en vont en train - Terminé

Mar 18 Juin - 19:26
"Venice..." commença Olm, les yeux dans le vague, le regard perdu dans l'ensemble métallique de la cité qu'il quittait et qui resplendissait sous quelques rares rayons de soleils. Il l'observa quelques instants, l'acier lui renvoyant les reflets des souvenirs qu'il avait dans ces rues sales et sombres. L'enquêteur détourna son regard et observa ceux qui l'accompagnaient avant de continuer : "Venice, c'est une cité de lumière. Du moins, c'est ce qu'ils aiment à penser, là-bas. Pour chaque plaque de tôle qu'on vous pose sous les yeux, pour chaque nuage de fumée qu'on vous crache au visage ici... Vous trouverez une peinture à contempler, une mélodie à apprécier. A Venice, c'est le culte de l'art, qui est le plus fort. Si vous voulez un conseil d'un parfait inconnu, n'ayez pas plus confiance en les rues de la cité des ambassades qu'en celle de la cité d'acier. Si Méthalume est pourrie, au moins, elle est honnête."
Il jeta encore un regard par la fenêtre et soupira :
"Avec elle, on sait à quoi s'attendre dès les premiers instants. On sait ce qui nous attend."
Après une seconde de silence, Olm tourna ses yeux gris vers son auditoire, qui n'avait rien de volontaire. Il avait croisé le regard de la jeune femme qui avait dit s'appeler... Comment déjà ? Arcenbolt. Oui. C'était ça. Ce nom lui disait quelque chose. Ministère de la Propagande. Oh... Quelques soucis dans la famille, peut-être...? Olm sourit. Un grand sourire franc, qui ne montra pas une dent.
"Enfin, j'espère que vous y ferez bon séjour. Qu'est-ce qui vous amène dans la cité des arts ? Si je peux me permettre de vous le demander ?"

Quelque-chose gênait Olm. Habituellement, il arrivait rapidement à comprendre pourquoi les gens quittaient leur cité. Pourquoi les gens partaient en voyage. Une fuite en avant ? Le besoin de se prouver que l'on peut. L'envie de découvrir. La tentative futile de ressouder un couple ou encore la nécessité de fuir. Dettes, ennemis, menaces, misère... Les raisons ne manquaient pas et chacune laissait une trace, une empreinte, une odeur, n'importe quoi. Dans ce train, dans cette cabine, sur ce fauteuil moelleux, cependant, il restait bien incapable de définir pour quelle raison une traversière, un malfrat professionnel, une femme d'armes et une petite fille de haut-métropolite prenaient le transécryme en première classe pour la cité des arts. A vrai dire... Il était bien incapable de savoir pourquoi lui-même était assis là, à attendre le coup de sifflet de départ. Il serra la mâchoire et soupira. Ce voyage allait être long.
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Mer 19 Juin - 13:59
Deepika se mit à écouter le récit de Olm, elle n'avait pas retenu les noms de ces nouveaux visages, d'ailleurs. Il lui fallait toujours un peu de temps pour relier un sentiment à un prénom.
Elle se demanda si chez ces gens là, il fallait nommer par un titre ou une fonction... Elle finit par se dire qu'en observant sagement, elle obtiendrait pas mal de réponses.

Alors que le tour de parole rebondissant vers une des deux jeunes femmes, elle esquissa un sourire paisible à qui la regardait peut être et s'esquiva dans la cabine de toilette.
À entendre les bruits d'eau, de portes, et d'étonnement, elle devait découvrir pour la première fois la plupart des fonctionnalités de l'endroit.

"Mais... Mais c'est de l'eau !..."
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Mer 19 Juin - 14:18
La description blasée de Venice par l'homme au chapeau n'était guère encourageante et m'aurait presque fait changer d'avis si je n'étais pas forcée de m'y rendre. Heureusement qu'il y avait Gatien, sinon mon séjour dans la Ville des Arts se serait révélée plutôt morne à l'entendre. À la question qu'il sembla me poser, mais qui, je le supposais, s'adressait en réalité à tout le monde, je m'apprêtais à répondre lorsque mon attention fut soudainement détournée par la traversière. À son expression, j'eus un petit sourire à la fois taquin et attendri.

"En effet, lui répondis-je. Grand-père m'a dit qu'il y avait des cabinets de douche et de toilettes dans chaque compartiment en première classe. Il nous disait souvent en plaisantant qu'il aurait volontiers emménagé dans l'un d'eux. Je gage que vous aurez l'occasion de les essayer dans les jours à venir."

Profiter d'un tel luxe alors qu'en temps normal on ne possédait guère plus que ce que l'on avait sur le dos lui ferait certainement plaisir.

"Quant à ce qui m'amène à voyager jusque Venice, je vais retrouver mon petit ami qui y étudie la peinture."

Je passais sous silence le fait que Gatien n'avait jamais mentionné son adresse, mais je connaissais le nom de son mentor ainsi que celui de la galerie où il exposait. Cela me prendrait un peu de temps, mais j'étais certaine de le retrouver.
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