Forum pour le PbF d'Écryme
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Chapitre 1.2 – Où les jeux se font Empty Chapitre 1.2 – Où les jeux se font

Sam 12 Oct - 15:13
Musique de fond :

Le train parcourait déjà les traverses depuis une petite heure. Le décor défilait à toute vitesse derrière les quelques ouvertures que proposaient les wagons aux passagers. Méthalume était bien loin maintenant et, pour beaucoup de voyageurs, la vision de l’immense étendue verte était des plus angoissantes. Certains d’entre eux, parfois pris de panique, fermaient les volets et autres paravents afin de se sentir en sécurité dans le confinement de leur cabine.

Le goûter était servi dans le wagon salon dans une ambiance agréable et feutrée. Plusieurs clients saisirent l’occasion pour essayer de tromper leur ennui naissant en mangeant une quelconque friandise tout en disputant une partie d’échecs, de cartes ou d’errance. Le premier étage de la voiture, où se trouvait le salon, se remplissait au fur et à mesure que le train avalait les rails. Le rez-de-chaussée, bien plus bas de plafond, était réservé au personnel qui servait les clients au-dessus. Les personnages décidèrent de s’y rendre afin de se mêler un peu plus aux voyageurs et apprendre à les connaître. Peut-être qu’ils comprendraient ainsi mieux pourquoi ils étaient tous ici.

Parmi les voyageurs déjà présents se trouvait Armelle de Montbellaise, l’aristocrate praguoise, seule, sirotant une tasse de ce qui devait être du thé, tout en se perdant dans ses pensées en regardant par la petite fenêtre donnant sur l’étendue verte. Un jeu de carte se trouvait sur la table devant elle. De temps en temps elle en retournait une et la plaçait sur l’un des petits tas qu’elle élaborait.

Plus loin, au centre, se trouvait un homme d’une cinquantaine d’années. Blond, une tresse de duelliste moscovite pendant dans son dos, l’homme portait une barbe bien taillée. Il était affublé d’une tunique richement brodée. Il était assis à une table d’échec et déplaçait certaines pièces de son jeu. Personne ne se trouvait en face de lui.

Dans un coin se trouvaient le métropolite et la petite fille aperçus plus tôt. L’homme semblait renfermé et observait beaucoup la petite fille, comme s’il la protégeait. Cette dernière ne bougeait pas beaucoup. Un petit gâteau se trouvait devant elle mais elle ne semblait pas s’y intéresser davantage. Une certaine tristesse se dégageait de cette scène.

Un autre jeune homme se trouvait dans la pièce. Imberbe, d’une vingtaine d’années et de taille moyenne, les cheveux courts et clairsemés, il était probablement celui dont l’attitude semblait la plus ouverte de tous les voyageurs. Il observait les personnages et ne se gênait pas de croiser le regard des personnages, tout en leur souriant.

À une autre table encore discutaient deux personnes. Le premier était pâle et décharné. Sa tignasse clairsemée en désordre dénotait avec ses beaux habits. Ses yeux noirs étaient enfoncés dans des orbites creusées par les cernes. En face de lui se trouvait un jeune homme musclé d’apparence istanienne, tatoué au visage et portant une petite barbe bien taillée. Il était impressionnant et dégageait un certain air méprisant.

Deux autres hommes, muets, les surveillaient de près. D’après leur accoutrement et leur posture il était clair qu’ils étaient des gardes du corps de l’homme tatoué.

Les voyageurs inconnus par ordre d'apparition
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Casaïr
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Chapitre 1.2 – Où les jeux se font Empty Re: Chapitre 1.2 – Où les jeux se font

Dim 13 Oct - 22:33
J'avais pris un certain plaisir à visiter rapidement le train jusqu'à ce qu'il démarre enfin. J'étais alors retourné m'asseoir sagement, ne sachant trop alors comment tromper mon ennui autrement qu'en regardant le paysage au dehors. Peut-être à cause de mon expérience à Ferraille, je ne ressentais pas le malaise qui pouvait étreindre le cœur des autres passagers en voyant cette immensité d'écryme sur fond de ciel de plus en plus bleu, au contraire même, cela me rendait plutôt heureuse et mélancolique en même temps. En pensant à ceux que j'avais perdu, je ressentis la culpabilité m'écraser telle une chape de plomb sur mes épaules. J'essayais de ne rien en montrer à mes compagnons de voyage, mais cela m'était assurément difficile.

Ce fut l'appel de mon estomac qui me força à me rendre dans le wagon restaurant. Toujours déterminée à dérider Anya, je l'attrapais par le bras avec plus d'enthousiasme que nécessaire.

"J'espère qu'ils auront des pâtisseries, c'est mon pêché mignon !" riais-je tout en entraînant ma proie jusqu'au wagon.

Une fois la porte franchie,  je prenais la température des lieux et elle me semblait plutôt inégale, soufflant le chaud et le froid selon les convives déjà attablés. Le wagon se remplissait à vue d'œil et je craignais que la place ne finisse par manquer, aussi me dirigeais-je spontanément vers l'une des tables, déjà occupée par un homme plutôt jeune.

"Pardonnez notre intrusion, dis-je le plus courtoisement possible, accepteriez-vous que mon amie et moi nous joignons à vous ?"
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Mar 15 Oct - 9:22
Si les deux dames du monde osaient s'incruster chez ce charmant jeune homme au sourire avenant, Deepika pouvait bien se permettre d'aborder les personnes assises aux tables du salon. L'arpente savait qu'il était toujours bon d'observer les êtres humains dans leur environnement pour mieux comprendre leurs coutumes. Elle ferait donc en sorte de se fondre dans ce peuple de la Haute Humanité.

Sauf que... Deepika avait omis d'évaluer les codes vestimentaires. Ce fut donc vêtue d'une longue toge des malades sous un peignoir brodés de lettrines décrivant le Transecryme qu'elle aborda l'homme au visage tatoué, louchant d'intérêt pour les dessins du front et des maxillaires.

"Puis-je prendre place sur l'une des chaises qui bordé votre table messieurs ?"

Une longue natte brune pendait dans son dos, contrastant avec le tissu rougeoyant du peignoir. Elle avait remis ses bijoux bricolés, à ses poignets, ses chevilles, son cou et ses oreilles.

Au moins, elle était propre...
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Mar 15 Oct - 14:55
Mû par les appels insistants de son estomac qui ne souffrait nul retard dans l'exécution de ses désirs, Sherrinford entra d'un pas sûr dans le wagon bar. Si l'on cherchait suffisamment bien, aucun doute que l'on pourrait trouver les quatre épingles qui tiraient sa mise et lui permettait de se présenter avec tout ce qu'il y avait de plus élégant pour un jeune homme de ce milieu du 12e siècle.

Il s'était changé, avant de rejoindre cette élégante cabine et avait troqué son costume de ville, noir et à rayure pour un habit d'intérieur plus adapté à la très bonne compagnie qu'offrait le Transécryme : veston gris,  droit, assorti à son gilet du même ton et à un pantalon à la coupe maîtrisée. A peine entré, il laissa son regard glisser sur chacun des membres de la petite assemblée. Ses compagnes de voyage étaient déjà présentes et l’Arpente arborait une tenue… des plus surprenantes.

Ayant abandonné son chapeau haut de forme pour un petit melon bien plus discret, Sherrinford avança vers le bar en se recoiffant après avoir retiré la coiffe. Il sourit au Barman et commanda un verre de roserime, avant de s’appuyer au comptoir, les coudes appuyés sur le bord et le pied posé sur la barre.

Il avisa, à l’autre bout de la pièce, la petite fille et le métropolite qu’ils avaient croisé plus tôt dans la journée. Avec un sourire, il demanda au barman de leur amener sa boisson, la même chose que ce qu’avait déjà commandé le métropolite et un jus de fruit, pour la petite. Quelques gourmandises, ajouta-t-il, avant de s’avancer vers la table du jeune homme.

Appuyé sur sa canne et muni de son sourire le plus charmeur, il dit de sa voix grave et posée :
« Bonjour encore une fois, très cher. Me permettrez-vous de me joindre à vous ? »
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Chapitre 1.2 – Où les jeux se font Empty Re: Chapitre 1.2 – Où les jeux se font

Ven 18 Oct - 22:36
Radvan s'apprêtait à suivre ses co-voyageurs lorsqu'une femme le surpris. Elle se tenait derrière lui, ne l'avait pas vue ni entendue arriver. Elle le surprit tellement qu'il en sursauta et mit sa main au cœur de peur qu'il ne saute de sa poitrine. "Excusez-moi, bel homme" fit une voix un peu rauque et haut-perchée d'une petite dame d'âge mûr derrière lui "Je vous conseille vivement de prendre place, sinon vous risquez de vous retrouver par terre au détour d'un mauvais tournant, ha ha..." Bien que très étrange, la femme semblait bienveillante


Johanna a écrit:"Pardonnez notre intrusion, dis-je le plus courtoisement possible, accepteriez-vous que mon amie et moi nous joignons à vous ?"
Lorsque les deux jeunes dames s'approchèrent du voyageur, elles se rendirent compte que ses regards étaient plus automatiques que réellement à dessein. En fait, lorsqu'elles s'introduisirent auprès de lui, il les regarda avec ce même sourire qui semblait maintenant quelque peu hagard, l'espace d'une petite seconde.
Il sorti aussitôt de sa torpeur et leur répondit "Oh... Ah oui, bien sûr, soyez les bienvenues mesdames. Je vous en prie, prenez place." Le jeune homme se leva même en leur montrant les places lui faisant face. Une fois assises, il fit de même. "Permettez-moi de me présenter, je m'appelle Lionel Neron, entrepreneur. Et à qui ais-je l'honneur ?"
Le prénommé Lionel semblait tout à fait charmant et montrait toutes les marques de politesse, Johanna pouvait en jurer. L'espace d'un instant, elle se sentait presque à nouveau chez elle et revit en un court flash ses sœurs et elles, lorsqu'elles se présentaient devant des invités importants de leurs père et grand-père.


Deepika a écrit:"Puis-je prendre place sur l'une des chaises qui bordé votre table messieurs ?"
Les deux hommes s'interrompirent à la demande de Deepika et la dévisagèrent un instant, l'air interdit.
Celui à la gauche de la traversière, le blafard, manifestait son dégoût pour la jeune femme. Le tatoué, à la droite de Deepika, bien que sur un ton aussi hautain que le visage de son interlocuteur, eu au moins la décence de répondre "Eh bien, je suppose que nous aurons bien du mal à vous en empêcher." L'accent du voyageur confirmait bien son ascendance istanienne. "Je suis bien étonné de voir que le personnel vous ai laissé vous promener de la sorte, d'autant plus dans les voitures communes. Puis-je savoir qui vous êtes ? Peut-être que le mystère de votre accoutrement se révélera alors."
Les deux gorilles de la table à côté avaient les yeux rivés sur Deepika. Ils analysaient le moindre de ses gestes, prêts à lui bondir dessus au moindre mauvais mouvement.


Sherrinford a écrit:Ayant abandonné son chapeau haut de forme pour un petit melon bien plus discret, Sherrinford avança vers le bar en se recoiffant après avoir retiré la coiffe. Il sourit au Barman et commanda un verre de roserime, avant de s’appuyer au comptoir, les coudes appuyés sur le bord et le pied posé sur la barre.
Le barman eu un temps d'arrêt à l'annonce de la commande de Sherrinford. Il allait lui poser une question mais se ravisa face à la confiance du détective. Le client semblait effectivement savoir de quoi il parlait et semblait suffisamment en confiance pour savoir qu'il pourrait en avoir ici. Il sortit alors une bouteille d'absinthe et en versant deux mesures dans un grand verre. Il y ajouta une demi-mesure d'une eau de vie claire et une mesure d'eau fraîche. Il saupoudra la concoction de sucre avant de recouvrir le verre d'un récipient en cuivre. Il mélangea énergiquement le tout et le versa le résultat d'un vert éclatant dans un magnifique verre. Il jeta ensuite un regard furtif à gauche, puis à droite, et sorti d'une petite poche dérobée sous le bar un petit récipient finement ouvragé qui se mêlait parfaitement au décors. Il l'ouvrit et saupoudra la boisson d'une poudre rougeâtre que Sherrinford reconnu immédiatement comme étant de la glande de buso émiettée, une drogue tout à fait commune. La couleur verte dans le verre prit des teintes rougeâtres, tirant doucement vers le marron selon le mélange. La boisson faisait quelque peu penser à l'écryme au début de la saison de Rouille.

Sherrinford a écrit:« Bonjour encore une fois, très cher. Me permettrez-vous de me joindre à vous ? »
Un regard froid se posa sur Sherrinford quand il se présenta au métropolite. Il semblait réfléchir à la question que venait de poser Sherrinford et jauger la réponse qu'il allait lui donner. Ne quittant pas le détective des yeux, il finit par lui répondre sur un air faussement avenant "Mais bien sûr, je vous en prie, la place est libre" lui dit-il en montra la place sur sa gauche, à la droite de la fillette qui lui faisait face. Il inspecta entièrement le nouveau venu, donnant à Sherrinford un sentiment de gêne, comme s'il était de trop.
La fillette, immobile, fixait Sherrinford de ses grands yeux bleus. Le consultant de police eut l'impression d'y lire une terrible tristesse qu'il commencerait presque à ressentir lui-même. Il repensait à cet instant à sa propre enfance et tous les manques qu'il a pu ressentir à cette époque. Vivre en ce monde pour un enfant n'était pas facile.
Le métropolite tira Sherrinford de sa courte rêverie "Et à qui avons-nous l'honneur, Monsieur... ?"
Casaïr
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Ven 18 Oct - 23:32
grayfoxliquid a écrit:"Oh... Ah oui, bien sûr, soyez les bienvenues mesdames. Je vous en prie, prenez place. Permettez-moi de me présenter, je m'appelle Lionel Neron, entrepreneur. Et à qui ais-je l'honneur ?"

Enchantée par l'accueil de Lionel, je lui répondis avec un grand sourire :

"Ravie de faire votre connaissance, monsieur Neron, je m'appelle Johanna Archambault, et voici Anya Sopiha. Voyagez-vous jusqu'à Venice également ou vous rendez-vous plus loin ?"

Le wagon continuait de se remplir, me laissant à penser que j'avais bien fait de vite me diriger vers une table, sous peine de devoir me restaurer au comptoir ou, pire, debout. Je me concentrais de nouveau sur notre voisin de table, tendant en même temps une main vers la carte afin d'y trouver quelque chose à même de me convenir. Avant de regarder quel choix s'offrait à moi, notamment dans la liste des pâtisseries, je posais une nouvelle question à Lionel :

"Vous êtes entrepreneur, dans quel domaine exactement ? Textile, construction... ?"

Tout en parlant, je prenais soin de noter ses réactions à la manière des Archambault, tic hérité de Grand-père, mais qui pouvait s'avérer utile même dans le badinage.

Spoiler:


Dernière édition par Casaïr le Sam 19 Oct - 23:47, édité 1 fois
Anya Sopiha
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Sam 19 Oct - 17:39
Le train avançait et seule l'étendue verdâtre s'offait à la vue des voyafeurs. Anya avait déjà voyagé, mais elle ne s'était jamais habitué à cette vue tant dérangeante que fascinante. Elle en était là de ses réflexions quand soudain quelqu'un l'attrapa par le bras, réveillant ses instints en quelques secondes.

Johanna a écrit:"J'espère qu'ils auront des pâtisseries, c'est mon pêché mignon !"


L'avocate-Duelliste lança un regard outrée à la lady et suivit de force le mouvement. Ne pouvait-elle donc pas rester seule un moment ? Se trajet semblait déjà avoir duré des jours pour la jeune femme chez qui une migraine commençait à poindre.

Le wagon restaurant était somme toute assez classique. Elle emboita le pas de Mademoiselle Archambault et fit un signe polie au pauvre homme de qui elles avaient interrompu les pensées (une mauvaise habitude de sa compagne de voyage, visiblement.).

" - Pardonnez notre intrusion, dis-je le plus courtoisement possible, accepteriez-vous que mon amie et moi nous joignons à vous ?
-"Oh... Ah oui, bien sûr, soyez les bienvenues mesdames. Je vous en prie, prenez place. Permettez-moi de me présenter, je m'appelle Lionel Neron, entrepreneur. Et à qui ais-je l'honneur ?
- Ravie de faire votre connaissance, monsieur Neron, je m'appelle Johanna Archambault, et voici Anya Sopiha. Voyagez-vous jusqu'à Venice également ou vous rendez-vous plus loin ? Vous êtes entrepreneur, dans quel domaine exactement ? Textile, construction... ? "

Ce pauvre homme est déjà submergé de question. Anya observa la carte à son tour, espérant que celle-ci la sauverai des mondanités. Peut-être se laisserai-t-elle tenté par une patisserie. Elle chercha donc laquelle pourrait convenir. Une qui montrait suffisament son rang, qui évitait les tâches disgracieuses et qui ne metrrait pas en péril son poid, comme on lui avit toujours app... La jeune femme se rembrunit d'un coup. Mais... tout cela était-il vrai ?
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Chapitre 1.2 – Où les jeux se font Empty Re: Chapitre 1.2 – Où les jeux se font

Sam 19 Oct - 19:27
Les deux hommes s'interrompirent à la demande de Deepika et la dévisagèrent un instant, l'air interdit.
Celui à la gauche de la traversière, le blafard, manifestait son dégoût pour la jeune femme. Le tatoué, à la droite de Deepika, bien que sur un ton aussi hautain que le visage de son interlocuteur, eu au moins la décence de répondre
"Eh bien, je suppose que nous aurons bien du mal à vous en empêcher." L'accent du voyageur confirmait bien son ascendance istanienne. "Je suis bien étonné de voir que le personnel vous ai laissé vous promener de la sorte, d'autant plus dans les voitures communes. Puis-je savoir qui vous êtes ? Peut-être que le mystère de votre accoutrement se révélera alors."
Les deux gorilles de la table à côté avaient les yeux rivés sur Deepika. Ils analysaient le moindre de ses gestes, prêts à lui bondir dessus au moindre mauvais mouvement.

Le regard dégouté de l'un et les allusions de l'autre touchèrent bien sûr l'arpenthe, mais elle tenta de ne rien laisser paraître. Elle eut un regard pour les tenues des personnes autour d'elle, pour les comparer à sa somptueuse robe de chambre. Ce n'était pas en quelques secondes qu'elle deviendrait douée dans le domaine des modes vestimentaires. La musique de la voix de l'Istanien lui revient alors à l'oreille et lui fit miraculeusement oublier ces considérations futiles, pour revenir à ce qu'elle voulait lui demander au départ.
Mais d'abord, elle tira un fauteuil et s'y installa. Il fallait maintenant répondre à son interlocuteur. Pour le mettre dans de meilleures conditions. Et donner vie à son mensonge rapidement imaginé sous la douche.

Elle présenta le chaos graphique piqué à l'encre sur ses mains comme on délivre un trésor à un inconnu.

"Oui, Monsieur, je suis une Arpenthe. Je suis à l'étude de notre Grande Arenthèle, et j'ai eu le droit de venir en ce Transcéryme pour comprendre son existence... Ce prodige est impressionnant de vitesse. De là, nous, les êtres parasites, pouvons aller et venir si vite. Je ne sais.. Plus vite que les ballons ? Enfin, voilà, le pourquoi de ma présence. Je me suis tout de même lavée avant de venir dans la voiture commune."

Elle leur offrit un sourire agréable.

"Puis-je vous demander ce que les dessins de votre peau signifient à présent ?"
Edzart
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Chapitre 1.2 – Où les jeux se font Empty Re: Chapitre 1.2 – Où les jeux se font

Mar 22 Oct - 14:08
Spoiler:

Olm s'installa, tira la chaise vers la table et apprécia la facture luxueuse de cette assise. Même les chaises, étaient agréables, dans ce train de luxe. Malgré son accueil hésitant, Sherrinford sourit au métropolite, avant de laisser son regard divaguer et se perdre dans celui, froid et distant, de la petite fille.

Il n'avait jamais été homme à s'occuper de la marmaille. Il préférait laisser à ceux qui avaient signé pour s'infliger cette corvée, la complexité de cette tâche. Quelque chose, pourtant, dans le regard bleu profond auquel il se heurta, l'envoya voyager loin. Très loin. Une ombre, un souffle, un rien voilé de soupir glissa sur lui et, perdu dans l'océan céleste de ces yeux, il oublia un instant le confort, la chaleur, son voyage chargé d'incertitudes.

Devant cette petite fille aux yeux de glace qui ne demandaient qu'à fondre, était assis un petit garçon. Cheveux ébouriffés, bouclés, d'un noir de jais. Un enfant perdu dans une ville de fer, sans douceur. Un enfant qui ne voyait dans le futur qu'un lendemain sans pain, une nouvelle aube à la dérive sur l'Ecryme de nos jours. Sherrinford lutta. Il ne voulait pas. Grandir était déjà beaucoup trop dur. Le chemin inverse, lui, était douloureux. Il secoua sa grande carcasse, regarda ses mains.

Des mains d'adulte. Il pris une grande inspiration et s'échappa à la mélancolie contagieuse de l'enfant. Un carillon, faiblement, tinta.

"Sherrinford Olm."

Sa voix était rauque, un peu désincarnée. Elle glissa de ses lèvres sans qu'il n'en ait vraiment conscience. C'étaient les deux mots les plus naturels, les plus simples, de son existence. Les deux seuls mots dont il était toujours persuadé et avec lesquelles s'ouvraient maintes de ses conversation. Sherrinford. Olm.
Il se racla la gorge, posa sur le métropolite un regard réassuré et, avec un sourire retrouvé, répéta :

"Sherrinford Olm. C'est mon nom."

Son regard glissa sur son interlocuteur, à la recherche de chaque indice, chaque petit détail qui pourrait aider l'enquêteur latent qui tambourinait à la porte de sa conscience, à découvrir les secrets que cachait l'autre. L'autre. Tout ce qui n'était pas lui, était l'autre. Tout ce qui avait encore des secrets, tout ce qui pouvait influer à la grande mathématique du monde et apporter un peu de chaos. Tout ce qui était humain et ne portait pas comme lui les deux mots les plus rassurants qui existaient : Sherrinford Olm.

Le serveur s'avança, un plateau sur lequel brillaient presque deux belles boisons aux couleurs de l'Ecryme de Rouille et une troisième, dans un verre plus stable, à l'épaisseur appétissante du jus pressé. De quoi ? Sherrinford n'en savait rien. Tout ce qu'il voyait, c'était que la boisson plairait à une enfant et c'était tout ce qu'il espérait. Quand l'homme qui les servit eut fini de disposer les verres devant eux, Sherrinford s'empara du sien et le leva.

"Et moi, avec qui vais-je trinquer ?"

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Chapitre 1.2 – Où les jeux se font Empty Re: Chapitre 1.2 – Où les jeux se font

Dim 27 Oct - 22:25
Perché sur un mat rouillé, un ouvrier sale fouetté par les vents avait agité un drapeau blafard. En contrebas, un conducteur propret assis dans un siège de cuir gras avait compris le signal. Le dernier levier fut abaissé.

Réveillée par le geste, la machinerie gigantesque du Transécryme s’était embrasée. Le métal huilé avait rugi, grisé par la force de ses innombrables moteurs démesurés qui se répondaient en cadence. Dans le tonnerre de milliers de pistons aveugles, le monstre d’airain s’avança devant l’immensité acide qui séparait les îlots d’humanité.

D’un rythme d’abord hésitant, puis bien vite vorace, la gigantesque colonne d’acier partit à la conquête de l’horizon, troquant à la hâte le confort illusoire de Méthalume pour l’ivresse crue d’un inconnu incertain.

A l’intérieur du train, cependant, la quiétude était de mise. Ici, nulle trace de la cacophonie du dehors. Seule l’inquiétante image de l’immense marée d’écryme perçait au travers des vitrages épais des wagons. Le bruit, voyageur indésirable, avait sciemment été laissé dehors. Quelques vibrations ponctuelles venaient bien parfois perturber le confort feutré des occupants, mais se confondaient bien vite avec l’activité bourdonnante des occupants affairés.

Resté un peu seul dans la cabine, la tête tournée vers les fenêtres et le regard perdu dans la terrifiante immensité ocre, le Gestionnaire d’Exploitation avait laissé ses pensées vagabonder. L’état d’esprit de Radvan était en accord avec le spectacle inquiétant qui s’offrait à lui. Partout, l’écryme. Des vagues d’acide qui frissonnaient sous la houle, insatiables et éternelles. En contrebas, d’épaisses traverses d’acier rongées, seul espoir tangible où s’accrocher, sur lesquels courrait un train immense mais dérisoire au regard de l’immensité âcre du liquide brûlant. Et lui, qui était là. Poussé par le destin, témoin silencieux et futile, sans espoir de changer grand-chose à cela. Sans vraiment savoir ce que serait le lendemain. Perdu sur un radeau à la dérive. Seul. Et sans espoir de retour.

Oui, en cette heure, les pensées de Radvan étaient peu amènes, et froides. Il se força à secouer sa tête, à chasser l’abîme noir qui s’y installait peu à peu. L’heure n’était pas aux constats sordides, mais à la planification. Plus lucide que jamais, il songea de nouveau aux dernières heures qui s’étaient écoulées. A ces quelques jours qui avaient vu son quotidien s’effondrer. A ces repères sciemment bâtis ces dernières années, qui s’étaient délités comme les parois friables d’une excavation minière au rabais.

Oui, la destruction était toujours plus rapide que la construction. Il en avait fait une fois de plus l’amère expérience. Mais non, il ne devait pas laisser les choses se finir ainsi. Il le refusait corps et âme. Une certitude, au milieu d’un amas nébuleux. Maintenant, tout l’enjeu était de savoir comment rebondir. Après tout, création et destruction étaient les deux volets d’une même pièce de bronze. Radvan savait ce qui avait été détruit. Mais tout cela pour quoi ?

La pensée le hanta encore, à mesure que disparaissait la cité de Méthalume dans les brumes du lointain.

Sans réponse à ses questions, il finit par se lever. Rester prostré devant un océan d’écryme rutilant était mauvais conseil pour un homme d’action de sa trempe. Il devait bouger, rencontrer, tisser de nouveaux contacts. La vie ne s’était pas arrêtée, après tout. En bon joueur, il se devrait de reprendre de l’avance.

Le salon restaurant cristallisait toutes les attentions. Près de Radvan, plusieurs membres de son étrange wagon s’étaient apprêtés, certains comme le dénommé Olms ayant passé des tenues d’apparat, d’autres comme la jeune Deepika ayant opté pour des atours plus extravagants, voire ridicules.

Radvan s’en amusa, mais décida de n’en rien faire. Son actuelle tenue, qu’il affectionnait d’ordinaire pour le travail, était bien suffisante pour s’en aller choyer les riches présents. En habitué des réunions mondaines des konzerns, le Gestionnaire d’Exploitation aurait des cartes à jouer dans les échanges des locaux. Et puis, il n’était pas question pour l’heure de changer arbitrairement de place son équipement si particulier.

Mais alors qu’il s’avançait, une inconnue l’extirpa de ses pensées encore tourbillonnantes d’une voix rauque et haut perchée :

- Excusez-moi, bel homme. Je vous conseille vivement de prendre place, sinon vous risquez de vous retrouver par terre au détour d'un mauvais tournant, ha ha…

Radvan sursauta violemment, main sur le coeur. Enfer, il ne l’avait pas entendu arriver ! Prenant douloureusement sur lui, le Gestionnaire s’exhorta au calme, et se tourna vers sa nouvelle interlocutrice, un sourire de façade parqué sur son visage en lame de couteau.

D’apparence, la dame dénotait des élites présentes dans le salon. Radvan la détailla. La cinquantaine. La chevelure grisonnante, bien ordonnée dans un chignon strict. Des habits de qualité, mais bien loin des dernières modes. Le regard bienveillant, la physionomie ouverte. A bien y penser, elle avait des airs de domestique.

D’instinct, l’homme encore jeune se méfia de l’inconnue. Elle semblait déborder de bienveillance, mais elle avait réussi à le prendre par surprise en beauté. Un comble, pour un membre de sa branche. Etait-ce lié à son état d’esprit, encore sous le coup des dernières heures ? Ou était-ce autre chose ?

Radvan étouffa temporairement ses doutes, et opta pour la discussion cordiale. Les mots étaient bien souvent des armes redoutables, pour qui savait les manier.

- Je vous remercie pour ce conseil précieux, glissa-t-il poliment en inclinant légèrement la tête. Le novice du transécryme que je suis pèche par méconnaissance. Dois-je vous en déduire familière avec cet endroit ?

Il s’inclina poliment, la main de nouveau sur la veste sombre de son costume bleu nuit. Au diable les identités factices, quand le personnel du train avait déjà tracé le billet réservé à son nom.

- Radvan Vladognjen, enchanté. A qui ai-je l’honneur de m’adresser ?
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Chapitre 1.2 – Où les jeux se font Empty Re: Chapitre 1.2 – Où les jeux se font

Jeu 31 Oct - 0:30
Jets:

Johanna a écrit:"Ravie de faire votre connaissance, monsieur Neron, je m'appelle Johanna Archambault, et voici Anya Sopiha. Voyagez-vous jusqu'à Venice également ou vous rendez-vous plus loin ?"

"Vous êtes entrepreneur, dans quel domaine exactement ? Textile, construction... ?"
"Enchanté, mesdames. Puis-je vous offrir une boisson ?
Je me rends à Venice, en effet, je prévois d'y étendre mon marché. Je cherche principalement des produits que l'on ne trouve pas dans les autres cités pour pouvoir les y revendre. Voyez-vous, je ne suis affilié à aucun konzern en particulier, je tire mes bénéfices du commerce avec tous les konzerns qui veulent bien accepter mes services. La ville des arts détient de nouvelles ressources avec lesquelles je n'ai encore pu négocier pour l'instant.
Puis-je déduire à votre curiosité que vous travaillez dans le textile ou la construction ?"

Tandis que l'histoire semblait crédible, Johanne ne put s'empêcher de remarquer une certaine nervosité chez le jeune homme. Il semble parfois perdu dans ses pensées, voire troublé. Ce n'est pas tant ce qu'il dit que sa manière de parler qui semble montrer que quelque chose le travaille. Peut-être la nervosité à l'idée de mettre pied sur de nouvelles terres marchandes.
Johanna remarqua également que sa question était sincère. Il ne semblait pas connaître le nom d'Archambault ou tout du moins, s'il le connaissait, il n'en montra rien.


Anya a écrit:L'avocate-Duelliste lança un regard outrée à la lady et suivit de force le mouvement. Ne pouvait-elle donc pas rester seule un moment ? Se trajet semblait déjà avoir duré des jours pour la jeune femme chez qui une migraine commençait à poindre.

Ce pauvre homme est déjà submergé de question. Anya observa la carte à son tour, espérant que celle-ci la sauverai des mondanités. Peut-être se laisserai-t-elle tenté par une patisserie. Elle chercha donc laquelle pourrait convenir. Une qui montrait suffisament son rang, qui évitait les tâches disgracieuses et qui ne metrrait pas en péril son poid, comme on lui avit toujours app... La jeune femme se rembrunit d'un coup. Mais... tout cela était-il vrai ?
Anya avait du mal à se concentrer sur le dialogue entre la jeune héritière et son interlocuteur à cause de sa migraine et l'incompréhension des événements de la veille. Prise dans ses pensées, c'est finalement le jeune homme qui la sorti de sa torpeur.
"Et vous Anya, je déduis à votre accoutrement que vous devez être avocate-duelliste, n'est-ce pas ? Avez-vous un employeur pour lequel vous faites ce trajet ?"
La question figea quelques instants la jeune avocate, ses pensées retournant vers Aimé Murdzek.


Deepika a écrit:"Oui, Monsieur, je suis une Arpenthe. Je suis à l'étude de notre Grande Arenthèle, et j'ai eu le droit de venir en ce Transcéryme pour comprendre son existence... Ce prodige est impressionnant de vitesse. De là, nous, les êtres parasites, pouvons aller et venir si vite. Je ne sais.. Plus vite que les ballons ? Enfin, voilà, le pourquoi de ma présence. Je me suis tout de même lavée avant de venir dans la voiture commune."
Le premier homme ne laissa pas Deepika terminer lorsqu'il l'entendit affirmer sa condition d'arpenthe. Il se leva immédiatement en maugréant un "Une arpenthe, que l'écryme m'en préserve !" des plus dédaigneux et se dirigea vers le bar auprès duquel il prit place.
Deepika a écrit:"Puis-je vous demander ce que les dessins de votre peau signifient à présent ?"
L'istanien ne prêta pas attention à la réaction du blâfard, comme s'il s'attendait à cette réaction. Il répondit simplement à la jeune arpenthe "J'imagine qu'en tant qu'arpenthe vous ne connaissez pas les us et coutumes de la société, très chère. Je ne sais comment vous avez pu trouver le moyen de voyager en cette classe à bord du Transécryme, mais il est clair que vous n'y avez pas votre place. Et ce n'est pas parce que vous me dites ce que vous êtes et non qui vous êtes que nous nous connaissons. Incidemment, vous ne pouvez pas me demander ce que signifient mes tatouages."
L'istanien était sec, direct et mordant. Il n'était pas avenant et pouvait sembler peu commode à qui ne connaissait pas ce genre de personnage. En vérité il savait surtout qui il était et ce qu'il voulait. Il ne tergiversait pas et allait droit au but.


Sherrinford a écrit:"Et moi, avec qui vais-je trinquer ?"
Le métropolite repoussa d'un geste souple le verre de roserime "Je vous remercie mais je ne bois pas de cette boisson là, je préfère garder un esprit clair." Sa remarque cinglante ne manqua pas de marquer Sherrinford.
"Je m'appelle Melchior de Borde, métropolite du Ministère de la Propagande de Méthalume et voici Olga, fille de l'ambassadeur Lanskois Grichkovic que j'escorte. Votre nom m'est familier, M. Olm, ne travaillez-vous pas justement régulièrement avec le Ministère ? Quelle mission peut bien vous amener sur le Transécryme ?"
Tout en restant tout à fait courtois, Melchior était toujours aussi froid et distant, allant droit au but et ne se gênant pas de mettre son interlocuteur mal à l'aise. Sherrinford dû déglutir quelques fois en se sentant aussi rapidement reconnu. Le nom rappelait quelque chose en lui. Au fond de lui, une clochette tintait certes encore doucement, mais plus forte qu'auparavant.
Le détective remarqua également que les habits du métropolite, bien que règlementaires, étaient de meilleure facture que ce à quoi il était habitué. Ils présentaient de belles fioritures, ton sur ton, perceptibles qu'en les observant plus exactement. Il remarqua également un tic nerveux du métropolite qui passait régulièrement sa main sur sa veste. La description du métropolite concernant sa mission était tout à fait vraisemblable et expliquait clairement la raison de la distance apparente entre lui et la petite fille. Cependant, il ne pouvait s'empêcher de remarquer une certaine nervosité auprès de son interlocuteur.  Quelque chose clochait, mais il ne pouvait pas mettre le doigt dessus. Le sonder davantage serait certes intéressant, mais il était conscient que le métropolite devait savoir en faire au moins autant, d'autant plus qu'il le connaissait déjà. Remettre cette inspection à plus tard serait peut-être plus judicieux et avoir un allié dans cet endroit serait probablement favorable. Le pire, cependant, restait le visage absolument inexpressif et d'une froideur absolue. Un sentiment de mal-être commençait doucement à naître en Sherrinford à mesure qu'il l'observait.
La fillette, de son côté, continuait de regarder fixement Sherrinford qui essayait de ne pas se perdre dans ce regard triste qui lui rappelait tant son enfance. Cela lui était cependant plus difficile car il remarquait que la petite fille semblait imiter le détective, portant son verre à sa bouche en même temps que lui. Il était mal à l'aise et ne pouvait s'empêcher cette clochette qui tintait dans le fond de son esprit.


Radvan a écrit:- Je vous remercie pour ce conseil précieux, glissa-t-il poliment en inclinant légèrement la tête. Le novice du transécryme que je suis pèche par méconnaissance. Dois-je vous en déduire familière avec cet endroit ?
- Radvan Vladognjen, enchanté. A qui ai-je l’honneur de m’adresser ?
Ah non pas du tout, c'est bien la première fois que je suis à bord de cet engin, mais je le trouve tout bonnement délicieux, vous ne trouvez pas ? Haha. Je m'appelle Irma Calvé, ravie de vous rencontrer, Monsieur Vladognjen. Mais pardonnez-moi, je ne vous retiendrai pas plus longtemps, je vais profiter de ce magnifique bar là-bas, vous devriez probablement en faire autant, haha.
La petite dame s'en alla alors en direction du bar, non sans émettre un petit son admiratif envers la petite fille assise en face du métropolite, table à laquelle se trouvait Sherrinford. Radvan ne pouvait s'empêcher d'éprouver une certaine sympathie pour cette dame qui lui rappelait un temps malheureusement révolu.
Encore perdu dans ses pensées, un homme passa à côté de lui "Excusez-moi." lui lança-t-il en se frayant un chemin vers le bar.
Portant les cheveux courts, il se tenait très droit et donnait une impression très noble. Son ton plutôt autoritaire forçait le respect.

Chapitre 1.2 – Où les jeux se font Tibor10
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Ven 1 Nov - 14:05
grayfoxliquid a écrit:
"Enchanté, mesdames. Puis-je vous offrir une boisson ?

"Volontiers, répondis-je avec chaleur, mais rien de trop fort, je préfère les alcools doux."

grayfoxliquid a écrit:
"Je me rends à Venice, en effet, je prévois d'y étendre mon marché. Je cherche principalement des produits que l'on ne trouve pas dans les autres cités pour pouvoir les y revendre. Voyez-vous, je ne suis affilié à aucun konzern en particulier, je tire mes bénéfices du commerce avec tous les konzerns qui veulent bien accepter mes services. La ville des arts détient de nouvelles ressources avec lesquelles je n'ai encore pu négocier pour l'instant.
Puis-je déduire à votre curiosité que vous travaillez dans le textile ou la construction ?"


Lionel semblait incertain, nerveux. Pouvait-il ne pas dire toute la vérité sur son commerce ? À moins que la perspective de jouer les mercenaires avec les konzern ne soit la raison de son trouble. Grand-père aimait à répéter que la nervosité était un formidable levier sur lequel appuyer, mais qu'il fallait aussi se montrer fin dans son exploitation car un individu trop nerveux pouvait se renfermer sur lui-même comme une boite. C'était là les méthodes les moins invasives que Grand-père utilisait, mais je n'avais pas réellement été formée à leur usage. Je préférais agir comme je l'entendais.

"Non, du tout, m'amusais-je de sa question. J'apprécie la mode, bien sûr, mais mon travail est très éloigné de tout cela. À vrai dire, je ne suis qu'une modeste secrétaire." Une demi-vérité équivalait-elle à un mensonge ? En soit je ne mentais pas, et le reste était plutôt vrai également. Je repris, d'un ton plus circonspect : "Je croyais que les konzern n'appréciaient que modérément les gens non affiliés ? Vous ne craignez pas que l'un d'entre eux pense que vous marchez sur leur plate bande et cherche à vous le faire payer ? Et de quelles ressources parlez-vous ? Je ne connais Venice que de réputation, mais c'est surtout une ville d'art, non ? Sculpure, peinture, musique... Cette ville recèlerait-elle d'autres trésors ?"

Ma question était en bonne partie rhétorique, mais cela me permettrait sans doute de mieux cerner monsieur Neron.
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Lun 4 Nov - 18:00
Deepika laissa partir l'homme et son air de dégoût, dissimulant mal sa peine. Elle avait tellement l'habitude de passer inaperçue sur les traverses que cette réaction brûla son visage. Son teint hâlé ne mit pas en valeur les rougeurs de la honte sur ses joues. Son attention se fixa naturellement vers celui des deux qui était resté, mais qui deversait ses paroles pleines d'acidité.

"Pourtant je suis là, auprès de ces gens qui ne me connaissent pas. Et ça n'a pas tant l'air de les déranger. Je m'appelle Deepika Aydin. Je m'intéresse aux tracés, quels qu'ils soient."

Elle montra un visage dépourvu de joie innocente, blessée dans son amour propre.

"Mon intention n'est pas dimportuner. Si vous préférez que je revienne plus tard, je comprendrai. Mais ne me privez pas de la connaissance..."
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Ven 15 Nov - 17:58
A la mention d'un esprit clair et du verre, que le métropolite venait de refuser, Sherrinford sourit. Il trempa ses lèvres dans son breuvage, se gardant bien évidemment de boire. La roserime ne se buvait pas. Elle se goûtait. Elle se laissait désirer. Si les liqueurs que l'on ingurgite étaient des actes d'amour, la roserime en serait les préliminaires. Point de hâte. Une pointe de suggestion. Un plein désir. Qui savait déguster la roserime savait qu'on ne faisait qu'y tremper le bout des lèvres, que l'on venait ensuite lécher délicatement pour en prélever le nectar divin.

Que faisait la fille de l'Ambassadeur Grichkovic dans ce train ? Sherrinford n'en avait nulle idée. Pas d'avantage que de réponse à la question du métropolite, d'ailleurs. Il réfléchit un instant, profitant du temps qu'exigeait la dégustation de la roserime. Perdu dans la contemplation de son verre, il répondit :
"Des affaires de famille. Ni urgentes, ni douloureuses, mais fastidieuses. Effectivement, il m'est arrivé de travailler de concert avec le ministère. Ce dernier a fait appel à mes services quand les siens n'étaient plus en mesure de résoudre une affaire. J'ai toujours apprécié travailler avec vous autres. Calme, pragmatisme, simplicité. Surtout ce dernier, en fait. C'est toujours agréable, de savoir à quoi on a affaire.
Où descendrez-vous ?"


Tout à sa discussion avec le métropolite, Sherrinford laissa ses yeux glisser sur le reste du wagon bar. Il sourit à la petite fille et essaya, subtilement, d'engager avec elle, cette étrange relation muette qu'on régulièrement les adultes qui ont trop vite grandit avec les enfants qui pensent déjà en adulte. Un sourire complice, un clin d'oeil, de quoi faire comprendre à cette enfant qu'il savait qu'elle était plus intelligente que ce que les autres adultes voulaient bien croire.
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Lun 18 Nov - 0:04
"Et vous Anya, je déduis à votre accoutrement que vous devez être avocate-duelliste, n'est-ce pas ? Avez-vous un employeur pour lequel vous faites ce trajet ?"

Hmm ? Oh. veuillez m'excuser. J'étais perdue dans mes pensées.

En effet, je suis avocate-duelliste. Je me rend à Venice car on m'y a invité. Et le moment était opportun.


Soulagée d'avoir fini de répondre, elle fit mine de rester concentrer sur la conversation, espérant que Monsieur ... monsieur... Néron (!) reprenne celle que Mlle Archimbault avait initiée. Elle en profita pour détailler sa nouvelle compagne de voyage, prise d'un léger regain d'interet. Elle était surement la personne la plus sympathique et respectable de leur wagon. Dommage qu'elle bavasse autant, peut-être Anya finirait-elle par s'y habituer ?

Peut-être même que ces babillements lui permettraient de ne plus penser à la soirée de la veille...
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Ven 27 Déc - 20:20
Surpris, Radvan regarda passer l’homme au regard d’acier. Encore un qu’il n’avait pas remarqué ? Entre lui et cette Irma Calvé, cela commençait à faire beaucoup. L’ex-Gestionnaire de Boggnev eut une moue amère. Qu’il perde de son affûtage, c’était une chose somme toute assez logique au vu des dernières heures passées… mais cela n’était pas agréable pour autant. Il devrait se ressaisir, et vite. Après tout, c’était une histoire de vie ou de mort. Comme toujours.

Faisant appel à la discipline acquise dans ses années de service après la rafle, Radvan regagna son calme. Il respira profondément, et s’avança à son tour dans le salon.

Comme il l’avait entraperçu, l’endroit était somptueux. Beaucoup trop somptueux. C’était un festival scintillant, où les ors des arabesques côtoyait le brillant des marbres, les vernis des miroirs polis et les éclats des tissus brodés. Partout le luxe enlaçait le faste, et l’ostentatoire s’étalait sans vergogne de toute sa superbe aux yeux des présents. Oui, le transécryme vomissait son argent, pour que des pigeons fortunés prennent pour un privilège le simple fait de poser leur auguste postérieur sur ses sièges molletonnés. Le ballet des élites. Et pendant ce temps, la seconde trame défilait à vive allure.

Des paillettes, du luxe et des idiots. Oh oui, Radvan goûtait au sel de l’ironie du moment présent. Et il l’aurait même apprécié en d’autres temps, si sa situation n’était pas aussi précaire.

En cette heure, c’était surtout ses vieux réflexes qui reprenaient le dessus. Sans se faire remarquer de ses paires, l’homme de main détailla les présents, et tendit l’oreille aux échanges qui allaient bon train.

Les premiers détails à lui sauter aux yeux concernèrent ceux qu’ils avaient déjà côtoyé, ses condisciples de wagon. Ici, les deux jeunes filles de tantôt, l’enjouée et la mutique, qui tenaient la chique haute à un blondinet à peine sorti des bras de sa mère. Là, la harpie de l’Arpentèle, qui s’écharpait avec un groupe aussi rébarbatif qu’une meute de chicas, dont un Ishtanien tatoué aussi loquasse qu’une porte de geôle. Dans un coin de sa tête, Radvan se remémora d’en apprendre d’avantage à son sujet, ses précédents échanges avec les Ishtaniens avaient toujours été décisifs… dans tous les sens du terme. Un peu plus loin, le dénommé Holmes, celui qui respirait métropolite, qui soliloquait avec un autre compère encore plus guindé et une gamine apathique. Et au bar, la récemment nommée Irma Calvé, qui s’exhibait radieuse avec un verre rempli.

Puis vinrent ensuite les détails secondaires, qui sourdaient par petites touches des convives que Radvan découvrait peu à peu. Un geste, une allure, un indice qui détonnait du commun, et voilà que ses yeux habitués s’y accrochaient. Là, une aristocrate joueuse, qui noyait sa solitude dans le thé. Ici, un duelliste opulent, qui troquait sa lame contre des pions à pousser. Et en contre-fond, le fameux noble rasé qui respirait l’autorité.

Tous ces détails en tête, Radvan se demanda comment jouer au plus fin. Il avait besoin d’informations, mais il ne pouvait pas non plus se permettre le luxe de paraître louche ou vexant. Certes, ses collègues de wagons pouvaient lui fournir un alibi décent s'il venait s’installer auprès d’eux. Mais non, c’était un peu tôt pour cette carte. Il s’en servirait plus tard. L’idée d’aller deviser avec l’Ishtanien le tentait, mais il s'avancerait pour ramasser les miettes, une fois le feu allumé par l’excentrique se serait assagi.

Radvan soupira. Les mondanités allaient reprendre le dessus. Une fois de plus. Une chance qu’à ce jeu, il ait déjà son lot d’atout dans sa manche.

D’une démarche calme, le Gestionnaire s'en alla au bar, et commanda un alcool léger. Son verre à la main, il s’en vint s’installer près du joueur d’échec, à une distance suffisamment respectueuse pour montrer qu’il ne tenait pas à perturber sa concentration. En silence, il goûta son verre, et se mit à observer la façon de joueur du duelliste barbu.

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Lun 30 Déc - 16:01
Johanna a écrit:
"Volontiers, répondis-je avec chaleur, mais rien de trop fort, je préfère les alcools doux."
Le jeune homme héla un serveur qui pris leur commande.

Johanna a écrit:
"Non, du tout. J'apprécie la mode, bien sûr, mais mon travail est très éloigné de tout cela. À vrai dire, je ne suis qu'une modeste secrétaire."
"Je croyais que les konzern n'appréciaient que modérément les gens non affiliés ? Vous ne craignez pas que l'un d'entre eux pense que vous marchez sur leur plate bande et cherche à vous le faire payer ? Et de quelles ressources parlez-vous ? Je ne connais Venice que de réputation, mais c'est surtout une ville d'art, non ? Sculpure, peinture, musique... Cette ville recèlerait-elle d'autres trésors ?"

"Justement, très chère, ce sont exactement les matières premières qu'il me tient tant à commercer !" Les yeux de Lionel pétillaient quelque peu à présent, comme si parler de commerce lui redonnait un peu d'assurance. "J'ai eu l'occasion de voir certaines œuvres que je trouve fascinantes. Je trouve que leurs artistes n'ont pas suffisamment de reconnaissance en dehors de Venice. Je suis certain que le marché de l'art n'en est encore qu'à ses balbutiements. Il me tarde de voir ce que cette ville me cache. Et s'il est vrai que les konzerns n'apprécient que moyennement les marchands indépendants, ils se servent souvent de nous pour évaluer les nouveaux marchés potentiels avant de s'y investir entièrement. Je suis en quelque sorte l'avant-garde des konzerns qui ne sauront tarder venir écraser les plates-bandes si le marché se sait rentable" Termina-t-il sur un petit clin d’œil presque complice qui dénotait malgré lui un soupçon de dédain pour les konzerns et ce qu'ils représentent.
"Mais vous-mêmes, Johanna, vous dites être une modeste secrétaire." Continua-t-il sur un ton légèrement malicieux, un petit sourire au coin des lèvres "C'est un terme qui veut tout dire et pourtant ne me dit rien du tout. Ais-je le droit de vous demander dans quel domaine exactement vous officiez vos talents ? Mais surtout, comment se fait-il qu'une "simple" secrétaire se retrouve à bord de ce train ?" Sa question n'avait pas pour but de la piéger, elle était sincère pour lui.


Anya a écrit:Hmm ? Oh. veuillez m'excuser. J'étais perdue dans mes pensées.

En effet, je suis avocate-duelliste. Je me rend à Venice car on m'y a invité. Et le moment était opportun.

Lionel se tourna vers Anya. "D'ailleurs, votre affaire semble suffisamment importante pour que vous fassiez le voyage avec votre avocate-duelliste. À moins que vous ne soyez simplement amies ?" La question, toujours sincère, mettait à présent les deux jeunes femmes dans l'embarras. S'il est vrai que de l'extérieur leur présence ensemble pouvait donner l'impression d'une mission conjointe, elles ne s'étaient pas accordées sur le sujet et avaient déjà donné des réponses différentes, même si Lionel ne semblait pas l'avoir relevé.


Deepika a écrit:"Pourtant je suis là, auprès de ces gens qui ne me connaissent pas. Et ça n'a pas tant l'air de les déranger. Je m'appelle Deepika Aydin. Je m'intéresse aux tracés, quels qu'ils soient."
"Mon intention n'est pas dimportuner. Si vous préférez que je revienne plus tard, je comprendrai. Mais ne me privez pas de la connaissance..."
"Je m'appelle Akhram Bila de Tanger, fils de sultan. Je n'ai rien contre votre présence, Madame Aydin, mais je vois bien que vous n'avez pas l'habitude de fréquenter ce genre de classe. Vous devriez apprendre à veiller à vos paroles, votre comportement et vos questions." Le dénommé Akhram était toujours aussi sec et mordant, mais à sa manière de parler, Deepika remarquait bien qu'il n'avait rien envers elle en particulier, seulement que cela faisait partie de son attitude envers tout le monde, ce qui pouvait paraître aussi réconfortant que triste. "Mes tatouages sont un héritage que portent tous les hommes de ma lignée. Vous n'en saurez pas plus. Pas pour l'instant. Si les autres personnes semblent ne pas se déranger de votre tenue, croyez-moi que c'est bien uniquement parce qu'elles seront trop polies pour vous dire quelque chose de mal, cela ne se fait pas. Mais ils vous le feront bien sentir dès qu'ils le pourront."
Sans même laisser le temps à Deepika de parler, l'istanien arrêta un serveur qui partait tout juste de la table de Lionel Néron "Monsieur, veuillez apporter des vêtements convenables à cette dame, le plus rapidement possible, elle est indécente ainsi. Vous pouvez mettre la facture à mon nom, je doute qu'elle aura de quoi les payer." Autant l'attention de son interlocuteur pouvait flatter Deepika, autant sa manière de parler d'elle pouvait être presque insultante.
Il porta à nouveau son attention vers la jeune arpenthe "Cependant, je dois vous laisser que dans votre ignorance, vous faites suffisamment preuve de sagesse pour demander la connaissance de la part des autres, vertu qui manque à bien trop de monde, de nos jours. Mais dites-moi, comment et pourquoi vous trouvez-vous sur le Transécryme, et surtout en première classe ?" Tout en posant sa question, le marchand étranger sorti un jeu de cartes d'une petite boîte en métal finement ouvragé qui trônait au milieu de la table et se mit à le battre "Permettez-moi de vous proposer un jeu de cartes pendant notre discussion, cela fera passer le temps. Je vous propose que nous jouions pour une lige, si cette somme n'est pas trop excessive pour vos moyens." La dernière remarque était aussi acerbe que les autres, bien que toujours manifestement dénuée de toute animosité personnelle. Il restait factuel, direct, presque froid et s'en remettait à son jugement et expérience qui lui faisaient rarement défaut. La somme de mise d'une lige pour une partie de cartes lui était absolument dérisoire, mais Deepika dut déglutir un instant : bien que n'ayant pas l'habitude de manier l'argent sur les traverses, cette somme lui semblait colossale et elle pensait à tout ce qu'elle pouvait faire avec une lige.


Sherrinford a écrit:"Des affaires de famille. Ni urgentes, ni douloureuses, mais fastidieuses. Effectivement, il m'est arrivé de travailler de concert avec le ministère. Ce dernier a fait appel à mes services quand les siens n'étaient plus en mesure de résoudre une affaire. J'ai toujours apprécié travailler avec vous autres. Calme, pragmatisme, simplicité. Surtout ce dernier, en fait. C'est toujours agréable, de savoir à quoi on a affaire.
Où descendrez-vous ?"
"Je comprends, commença le Métropolite, les histoires de familles ne sont jamais les plus faciles. C'est souvent le contraire. J'ai moi-même déjà dû faire face à certaines... difficultés, dirons-nous, par le passé. Nous avons prévu de descendre à Venice pour des questions diplomatiques. Vous comprendrez que je ne vous en dirai pas plus à ce sujet. Mais je me demande bien par quelle curiosité vous demandez à un Métropolite le but de ses affaires." La dernière remarque était en réalité une question partiellement rhétorique. Elle avait pour but d'asseoir son autorité, de rappeler à Sherrinford qu'il n'avait pas de main-mise sur les Métropolites. Pendant ce temps, la clochette tintait de plus en plus fort dans la tête de Sherrinford, au point qu'elle lui semblait presque être une clochette réelle.
Il regarda la jeune fille, lui adressa un clin d’œil qu'elle imita aussitôt. L'espace d'un instant, il aurait pu la prendre pour un automate qui tenterait d'imiter un être humain, sans réellement comprendre la signification de ses gestes. Elle regarda alors Melchior qui lui lança discrètement un regard noir de réprimande.
Le tintement de la clochette mêlé au regard triste de la fillette et à l'observation du wagon - ou était-ce l'effet de la roserime ? - se mélangeaient au cliquetis répétitif et rapide du train sur les rails. L'esprit de Sherrinford était quelque peu confus. Des souvenirs lui revenaient doucement, des souvenirs de ces derniers jours qui le ramenaient à un autre train, une enquête dans une gare, un meurtre, une église... Ses souvenirs étaient les siens, mais ils lui semblaient à la fois étrangers.
Le Métropolite le ramena à nouveau à la réalité "Vous ne semblez pas très à l'aise, mon ami. Vous sentez-vous mal ?" Sherrinford observa le visage de l'homme en face de lui, un visage qui lui paraissait aussi familier qu'il ne l'était pas, comme un visage vu dans un rêve dont on ne se souvient pas. Une sueur froide pointa lentement dans son dos.
Spoiler:


Ravan a écrit:
D’une démarche calme, le Gestionnaire s'en alla au bar, et commanda un alcool léger. Son verre à la main, il s’en vint s’installer près du joueur d’échec, à une distance suffisamment respectueuse pour montrer qu’il ne tenait pas à perturber sa concentration. En silence, il goûta son verre, et se mit à observer la façon de joueur du duelliste barbu.
Lorsque Radvan s'assit à la table d'échecs avec son verre, l'homme à la tresse commença à remettre l'ordre dans les pions de bois et de métal, des pièces magnifiques. "Bonjour, Monsieur. À qui ais-je l'honneur ? Puis-je supposer que vous seriez intéressé par une partie d'échecs ? Ce wagon manque cruellement de compétiteurs."
Pendant que son adversaire mettait encore de l'ordre dans le jeu, Radvan observa attentivement les alentours, particulièrement la brigade de serveurs et serveuses. Elle était composée de deux hommes et trois femmes. 4 d'entre eux se déplaçaient dans la salle tandis que le dernier, le plus jeune de tous, restait derrière le bar et préparait les boissons. De temps en temps, une sixième personne, une autre femme, en livrée blanche et couverte d'une toque, apparaissait par un escalier en colimaçon derrière le bar pour apporter des plats qui étaient préparés dans ce qui semblait être la cuisine au-dessous du wagon-bar, au rez-de-chaussée. La brigadière-cheffe, une femme d'âge mûr qui se tenait manifestement en forme, les cheveux bruns mi-longs tirés en arrière et attachés dans un chignon qui associait une coiffure prestigieuse de première classe à la rigueur professionnelle d'une serveuse, dirigeait d'une main de fer mais en toute discrétion le reste de son équipe. Il suffisait parfois d'un geste très discret de la main ou de la tête pour que ses ordres soient exécutés. Elle allait elle-même également prendre des commandes et les livrer, car cela plaisait aux plus riches de se faire servir par les chefs de brigade, ils s'en sentaient plus importants. Radvan remarqua également que toute l'équipe était absolument professionnelle, même le plus jeune. Il devait certainement avoir déjà fait ses preuves en dehors du Transécryme. Avoir des informations se montrerait sans l'ombre d'un doute beaucoup plus difficile que dans la plupart des bars ou restaurants que le Gestionnaire d'Exploitation avait l'habitude de fréquenter.
Finalement, il se rendit compte que l'homme aux cheveux courts qui l'avait dépassé il y a à peine quelques minutes, toujours au bar, les observait attentivement d'un regard dur.
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Chapitre 1.2 – Où les jeux se font Empty Re: Chapitre 1.2 – Où les jeux se font

Lun 30 Déc - 21:00
Tout se passa bien vite. Etait-ce toujours ainsi chez ceux qui avaient tout ? Hop des vêtements, hop une partie de cartes, hop une mise d'une lige... Elle médita un bref instant à l'ombre de ses cils noirs, pour remettre de l'ordre dans ce bazar émotionnel. Ce qui eut pour effet d'aimanter à nouveau son regard sur les tracés couvrant le visage de son bienfaiteur aux manières franches et assurées. Elle qui avait dédié sa maigre vie à tenter de déchiffrer les voies de l'Arentèle, elle n'y voyait encore rien.

Heureusement, la partie de carte devenait une aubaine pour l'arpenthe, quelques minutes de plus pour tenter de mémoriser les dessins de ce fils de Sultan. Car forcément, il devait y avoir un lien.

Elle regarda ses propres mains couvertes de lignes fines et étriquées.

"Je dois vous remercier. D'abord. Je ne savais pas que les tatouages pouvaient être hérités. Je trouve cela intrigant. J'ai tant à apprendre des personnes comme vous... Enfin des personnes comme toutes celles ici, j'imagine. Pour les vêtements, c'est un bienfait mais cela ne pourra totalement faire de moi un être digne de ce wagon. A vrai dire, je ne m'attendais pas à voyager dans un si magnifique environnement. Mes pairs m'ont confié une mission à accomplir à Venice. J'ai fait une partie du voyage à pied, et..."

"...Je n'ai déjà pas beaucoup de bagages en temps normal, mais la nuit dernière, j'ai fait halte là où une guerre a éclaté. J'ai du fuir... C'était..."


Elle frissonna en se souvenant de toutes ces personnes qui étaient devenus fous... Ses lèvres tremblèrent un instant, son regard fuyait.
Un soupir chassa ce cauchemar pour ajouter, d'un air désolé :


"Je n'ai pas une lige à jouer. Je peux miser mes services, par contre. Je n'ai plus que mes savoir-faires à vous offrir. Au pire... Si c'est véritablement important, je peux vous trouver un adversaire avec les poches pleines. Le principal pour moi est d'apprendre encore un peu auprès de vous !"

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Mar 31 Déc - 19:57
grayfoxliquid a écrit:"D'ailleurs, votre affaire semble suffisamment importante pour que vous fassiez le voyage avec votre avocate-duelliste. À moins que vous ne soyez simplement amies ?"

"Pardon ?" Je cillais un instant avant de comprendre en riant. "Malheureusement vous avez tout faux, nous avons fait connaissance en arrivant. Je serais bien présomptueuse si j'affirmais que mademoiselle Sopiha travaillait pour moi. Quant à moi, je travaille au ministère de la Propagande, grâce à mon père et, surtout, mon grand-père."

J'adressais une grimace d'excuse à notre voisin de table.

"Ma sœur aînée y travaille également, mais je n'ai pas vraiment la fibre, contrairement à elle. J'ai simplement profité de mon nom pour obtenir ce travail afin de mettre suffisamment de côté pour voler de mes propres ailes. Autant vous dire que c'est un concept difficile à avaler, non seulement pour mes parents, mais aussi et surtout, encore une fois pour Grand-père. Notre nom revêt pour lui une grande importance."

Je soupirais à ces mots et sentis le vague à l'âme m'emporter doucement. Ne voulant pas y sombrer, je décidais de rebondir sur le travail de monsieur Néron.

"Si vous cherchez des talents d'exception à exporter de Venice, proposais-je avec un sourire et sans trop rougir, j'ai... un bon ami qui s'y est installé récemment pour y étudier plus en profondeur la peinture. J'avoue être terriblement partiale, mais je suis certaine que vous pourriez être intéressé par ses travaux."
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Mar 7 Jan - 18:38
Le tintement raisonna encore longtemps, aux oreilles de Sherrinford, quand la voix du Métropolite, étrangement étouffée, lui parvint. Sherrinford était assis et c'était tant mieux. S'il avait été debout, ç'aurait les quatre fers en l'air, qu'il aurait terminé cette conversation. Les souvenirs refluaient, se mêlaient, les visages apparaissaient, se mélangeaient. Il respira. Difficilement. Enfin, une bouffée d'air lui sembla moins brûlante que les précédentes. Moins solide. Moins étouffante. Il se força à continuer. Respirer. Eteindre ce feu intérieur, qui lui brûlait les tripes, lui allumait les entrailles, lui donnait la sensation que tout son corps se consumait aux flammes des révélations. Une épiphanie.

L'homme, devant lui, était dangereux. Trop dangereux. Sherrinford le savait et commençait à transpirer, à l'idée de ce qu'il pouvait lui faire. Il fallait jouer plus finement, maintenant qu'il savait à quoi il se risquait. L'Eglise n'avait certainement pas fini de jouer avec lui et lui, n'avait très certainement pas fini d'entendre parler d'elle. La présence d'un disque, dans sa valise, lui revint soudainement. L'éclat de la lumière, dans sa tranche dorée ; Mon visage, reflété. Merde.

"Pardon... Vous aviez raison, la roserime est..."

Faisant montre de toute son talent de comédien, Sherrinford s'arrêta pour reprendre son souffle. Il cligna des yeux, agressé par une lumière trop vive. Il aurait aimé, en fait, que tout ça ne soit que du cinéma. Il n'était pas certain, cependant, que c'était le cas. Il reprit :

"La roserime est plus coriace que ce que j'avais cru. Monsieur la prépare... serrée. Ca va passer."

Il posa le verre sur la table et le repoussa comme on repousse une coupe empoisonnée.

"Je m'excuse, je suis confus. Je ne voulais bien évidemment pas vous manquer de respect, avec ma curiosité mal placée. Je ne tenais qu'à faire passer le temps avec quelques conversations, mais je ne voudrais pas vous faire perdre le vôtre plus longtemps."
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Mar 28 Jan - 11:26
grayfoxliquid a écrit:"D'ailleurs, votre affaire semble suffisamment importante pour que vous fassiez le voyage avec votre avocate-duelliste. À moins que vous ne soyez simplement amies ?"

"Pardon ?" Je cillais un instant avant de comprendre en riant. "Malheureusement vous avez tout faux, nous avons fait connaissance en arrivant. Je serais bien présomptueuse si j'affirmais que mademoiselle Sopiha travaillait pour moi. Quant à moi, je travaille au ministère de la Propagande, grâce à mon père et, surtout, mon grand-père."

Anya haussa un sourcil à la question de l'inconnu. Puis, laissa Johanna répondre.

Avocate-duelliste. Anya se surprenait à se demander si elle aimait son métier. Elle ne s'était jamais posé la question. Elle avait toujours exécuté sans se poser de question. Sans se poser de question... Etait-elle donc si manipulable... Comment s'était-elle retrouvée dans cette situation.

Les souvenirs des dernières nuit, se ravivèrent à nouveau, emportant la jeune femme loin de ses compagnons de table. Comment savoir ce qu'elle aimait, sans savoir qui elle était en vérité. Toute sa vie, si posée, si déterminée, si droite. Qu'en restait-il aujourd'hui ?

Elle regardait Johanna, avec pour la première fois de sa vie, une ... qu'était-ce donc ? Une pointe d'envie. Cette jeune femme disait haut et fort son nom, sans en caché les rancoeur et posant des mots sur ces émotions.

Jo a écrit:"Si vous cherchez des talents d'exception à exporter de Venice, proposais-je avec un sourire et sans trop rougir, j'ai... un bon ami qui s'y est installé récemment pour y étudier plus en profondeur la peinture. J'avoue être terriblement partiale, mais je suis certaine que vous pourriez être intéressé par ses travaux."

Anya sorti péniblement de ses pensées et essaya de se reconcentrer sur la conversation.[/quote]
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Dim 2 Fév - 22:37
Assis à proximité du duelliste à la tresse blonde, Radvan se prélassait dans un luxueux sofa asphalte, où le moelleux du satin disputait à l’or des ferrures rutilantes l’insolente primauté du faste excessif.

En apparence, Radvan sirotait doucement sa liqueur sucrée, qu’il prenait plaisir à faire tourner dans son verre de cristal pour en admirer la robe. Un geste digne d’un amateur d’alcool, qui passait parfaitement dans cet environnement mondain. Mais ça, c’était en apparence seulement. En réalité, Radvan scrutait discrètement les allées et venues du personnel ferroviaire, mémorisant leurs gestes, leurs échanges, leurs rôles et leurs fonctions.

Un observateur attentif, tel qu’une connaissance de longue date de Radvan, aurait remarqué son manège. Fort heureusement, personne ici ne connaissait vraiment l’ex-gestionnaire d’exploitation de Bognev, qui pouvait laisser libre court à ses petites habitudes.

Pour autant, ce qu’il perçut ne le réjouit guère. Le ballet des serveurs était rythmé dans un synchronie millimétrée. Rien dans les gestes ni dans les attitudes des employés n’évoquait une faille, une faiblesse dans laquelle s’engouffrer. C’était des professionnels de pied en cap, qui ne laissaient rien au hasard. De la cheffe de salle aux commis, tout respirait l’ordre et l’efficacité.

Mentalement, Radvan grimaça. Leur soutirer des information allait se révéler ardu, très ardu. Les informations de placement pourraient peut-être se révéler payante, mais pas dans l’immédiat. Peu de gains pour ce premier coup d’œil, en vérité.

Fort heureusement, une ouverture vint du joueur d’échec à sa gauche, qui lui tendit une perche pour échapper à ce déplaisant constat.

- Bonjour, Monsieur. À qui ais-je l'honneur ? Puis-je supposer que vous seriez intéressé par une partie d'échecs ? Ce wagon manque cruellement de compétiteurs.

- Radvan Vladognjen. Tout le plaisir est pour moi, Monsieur… ?

Radvan laissa le temps à son vis-à-vis de se nommer, puis enchaîna.

- Intéressé par une partie d’échec, cela va sans dire. Mais après vous avoir observé quelques instants jouer en solitaire, le doute m’étreint. Je veux bien tenter ma chance par politesse à votre égard, mais je crains fort de constituer un faible challenge pour un compétiteur de votre mesure. Où vous entraînez-vous donc pour pratiquer à ce niveau ?

Il fit un sourire à son hôte, puis s’adressa à lui un ton plus bas, désignant discrètement d’une inclinaison de son verre l’homme aux cheveux courts toujours au bar.

- D’autant que je crains que vous n’ayez déjà un match de prévu. Connaissez-vous là cet individu, qui nous dévisage si sévèrement ? A son attitude, j’ai l’impression de lui avoir volé son tour de jeu avec vous. Si c’est le cas, je m’en excuse platement.

Radvan sourit intérieurement de son astuce. Quelques informations sur ce drôle d’oiseau qu’était cet impérieux gaillard, et quelques pièces de politesse pour les bonnes grâces du duelliste... Voilà qui s’appelait faire d’une pierre deux coups.
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Mar 4 Fév - 12:36
Deepika a écrit:
"Je dois vous remercier. D'abord. Je ne savais pas que les tatouages pouvaient être hérités. Je trouve cela intrigant. J'ai tant à apprendre des personnes comme vous... Enfin des personnes comme toutes celles ici, j'imagine. Pour les vêtements, c'est un bienfait mais cela ne pourra totalement faire de moi un être digne de ce wagon. A vrai dire, je ne m'attendais pas à voyager dans un si magnifique environnement. Mes pairs m'ont confié une mission à accomplir à Venice. J'ai fait une partie du voyage à pied, et..."

"...Je n'ai déjà pas beaucoup de bagages en temps normal, mais la nuit dernière, j'ai fait halte là où une guerre a éclaté. J'ai du fuir... C'était..."

"Je n'ai pas une lige à jouer. Je peux miser mes services, par contre. Je n'ai plus que mes savoir-faires à vous offrir. Au pire... Si c'est véritablement important, je peux vous trouver un adversaire avec les poches pleines. Le principal pour moi est d'apprendre encore un peu auprès de vous !"

"Effectivement, pour être digne de ce wagon, les vêtements ne suffisent pas. Mais ils auront au moins le mérite de vous rendre suffisamment digne pour y circuler. Vous passerez inaperçu parmi les autres charlatants" Akhram crachait ces paroles avec le plus grand dédain lorsqu'il parlait des autres voyageurs. Visiblement il ne les tenait pas en haute estime.
L'interlocuteur de Deepika se mit à battre les cartes "Vous n'avez même pas une lige... Je vois. Ce n'est pas grave. Je joue la mienne, peut-être que vous arriverez à la gagner et vous en auriez au moins une pour la partie suivante. Et ne me faites pas l'affront de vouloir me chercher un autre joueur, c'est insultant, au moins autant pour vous que pour moi. Vous êtes venue à ma table, c'est vous qui jouez." Il distribua les cartes et pris son jeu en main en faisant une moue de déception mêlée à de la colère, il avait visiblement une mauvaise main "Vous êtes arpenthe, vous devriez savoir que des guerres inutiles éclatent tous les jours sur les traverses. Vous êtes la mieux placée pour savoir que les humains ne valent rien et qu'on ne peut pas leur faire confiance." Il se défaussa d'une carte et en piocha une autre, qui semblait le satisfaire légèrement plus. Il reposa ses yeux noirs et durs sur la jeune arpenthe "Et faites attention à ce que vous dites. Proposer ses services comme moyen de paiement peut très vite très mal se passer, encore que vous avez la chance de vous trouver en compagnie de personnes relativement civilisées, ici. Quoi que je me pose la question de quels services vous pouviez bien vouloir parler."

Une jeune page en livrée blanche s'approcha respectueusement de la table, chargée de vêtements. Elle présenta de beaux habits à l'homme tatoué, une tenue d'un vert émeraude, l'autre d'un bleu topaze. Akhram pointa du menton la tenue verte. Elle était composée d'une jupe sombre munie d'un jupon, accompagnée d'un corsage légèrement plus clair avec de belles broderies. Des empiècements blancs éclaircissaient l'ensemble qui se terminait par une robe de satin vert émeraude magnifique fermée à l'avant, révélant dans les ouvertures et les plis les couleurs de la jupe et du corsage. L'ensemble était très élégant tout en étant suffisamment léger pour la saison et le voyage. Deepika n'avait encore jamais eu l'occasion de porter des vêtements aussi somptueux.
La page était accompagnée de deux collègues vêtus de blanc également et portant des paravents permettant de se changer sans même avoir à changer de wagon. La jeune dame y invita Deepika en demandant si elle avait besoin d'aide. Cette procession n'avait bien sûr pas manqué d'attirer l'attention de toute personne présente. Certains se sentaient même légèrement gênés. Akhram, lui, ne semblait y accorder que peu d'attention, attendant patiemment la transformation de sa jeune interlocutrice.
Une fois qu'elle en fut sortie, transformée, et à nouveau à sa place, les joues cramoisies par la gêne, la jeune page sortit de la sacoche qu'elle avait apporté brosses et peignes afin de faire de la longue chevelure indomptée une tresse simple mais suffisamment élégante, posée sur l'épaule et revenant vers l'avant, décorée de quelques petits accessoires pour la faire paraître plus élaborée qu'elle ne l'était réellement.
"À présent vous pouvez enfin prétendre à la place à laquelle vous êtes assise." Lança Akhram sur son ton acerbe que Deepika lui connaissait. Il fit un geste de la tête vers les cartes de Deepika, lui signifiant de jouer.
La jeune femme, prise d'assaut par des sentiments confus il y a encore quelques minutes, ne parvenait pas vraiment à comprendre ce qui venait de se passer.


Johanna a écrit:"Pardon ?" "Malheureusement vous avez tout faux, nous avons fait connaissance en arrivant. Je serais bien présomptueuse si j'affirmais que mademoiselle Sopiha travaillait pour moi. Quant à moi, je travaille au ministère de la Propagande, grâce à mon père et, surtout, mon grand-père."

"Ma sœur aînée y travaille également, mais je n'ai pas vraiment la fibre, contrairement à elle. J'ai simplement profité de mon nom pour obtenir ce travail afin de mettre suffisamment de côté pour voler de mes propres ailes. Autant vous dire que c'est un concept difficile à avaler, non seulement pour mes parents, mais aussi et surtout, encore une fois pour Grand-père. Notre nom revêt pour lui une grande importance."


"Si vous cherchez des talents d'exception à exporter de Venice, j'ai... un bon ami qui s'y est installé récemment pour y étudier plus en profondeur la peinture. J'avoue être terriblement partiale, mais je suis certaine que vous pourriez être intéressé par ses travaux."
Le jeune Lionel eu un regard légèrement circonspect "Ah tiens, je pensais que vous vous connaissiez depuis un moment vu que vous me l'avez présentée comme votre amie."
Le serveur arriva et posa les commandes de chacun sur la table.
Quand Johanna parla de son travail pour le Ministère de la Propagande, son interlocuteur marqua un temps d'arrêt presque imperceptible et jeta un œil fugace au Métropolite plus loin dans le wagon, discutant avec Sherrinford.
Il ferma un instant les yeux, secoua la tête une fois et se retourna vers Johanna et Anya, son sourire charmeur entièrement recouvré "Je serais ravi de faire la connaissance de votre ami à Venice, continua-t-il, et il me semble, si je ne m'abuse, qu'il est plus qu'un semble ami, n'est-ce pas ?" conclua-t-il sur un ton légèrement taquin.

Ils furent alors témoins d'une étrange procession qui se concentra autour de Deepika qui disparut derrière une ronde de paravents, pour en ressortir transformée en élégante jeune dame.
Lionel se retourna vers ses deux compagnes de table en riant légèrement "Eh bien, voilà qui est inattendu. Vous n'étiez pas arrivées en même temps qu'elle ? Est-elle votre amie ? Elle avait déjà attiré l'attention sur elle avec son accoutrement pour le peu inhabituel, mais elle vient de se surpasser. Ceci dit, elle se fond parfaitement dans le paysage, à présent, je ne l'aurais pas pensé aussi élégante."


Sherrinford a écrit:"Pardon... Vous aviez raison, la roserime est..."

"La roserime est plus coriace que ce que j'avais cru. Monsieur la prépare... serrée. Ca va passer."

"Je m'excuse, je suis confus. Je ne voulais bien évidemment pas vous manquer de respect, avec ma curiosité mal placée. Je ne tenais qu'à faire passer le temps avec quelques conversations, mais je ne voudrais pas vous faire perdre le vôtre plus longtemps."
"Ne vous inquiétez pas, je ne l'ai pas pris personnellement, nous avons seulement pour instruction de rappeler rapidement aux gens que nous ne devons pas répondre à toutes leurs questions. Il s'agit autant d'une protection pour nous-mêmes que pour eux." Il attendit un instant "Vous êtes blanc comme un linge, on dirait presque que vous avez vu un fantôme, vous devriez peut-être vous allonger."
La petite fille, de son côté, semblait inquiète à la vue de Sherrinford. Elle semblait encore plus triste qu'auparavant et ce visage rappelait toujours plus à Sherrinford son enfance et les derniers événements vécus, dans un maelstrom de souvenirs et d'émotions confus.

Alors qu'il regardait autour de lui pour retrouver un repère fixe, il aperçu le monde qui tournait autour de Deepika et du manège qui s'y produisait. Elle ressortit d'une sorte de paravent, avec d'autres habits, luxueux.
"Cette jeune dame est réellement étrange."
La fille s'était retournée, genoux sur la banquette, les mains agrippées au dossier et parvenant tout juste à observer la scène en regardant par dessus. Melchior, en l'apercevant, lui imposa sur un ton très incertain, comme s'il essayait de savoir quel ton adopter "Claire, non, descend de là." Cette dernière obéit, déçue, et posa un regard implorant dans les yeux de Sherrinford. Ce dernier, de son côté, était étonné du ton qu'avait pris le Métropolite et la tournure très familière de sa phrase.


Anya a écrit:Anya sorti péniblement de ses pensées et essaya de se reconcentrer sur la conversation.
Lionel se tourna vers Anya "Si donc vous n'êtes pas son amie, comment se fait-il que vous l'accompagniez aussi promptement ? Vous vous êtes liée à elle si rapidement ?"

Comme Johanna et Lionel, Anya fut spectatrice de l'étrange événement qui survint non loin de là autour d'une Deepika qui se voyait affublée de vêtements bien plus adaptés au lieux où ils se trouvaient.


Radvan a écrit:- Radvan Vladognjen. Tout le plaisir est pour moi, Monsieur… ?
- Intéressé par une partie d’échec, cela va sans dire. Mais après vous avoir observé quelques instants jouer en solitaire, le doute m’étreint. Je veux bien tenter ma chance par politesse à votre égard, mais je crains fort de constituer un faible challenge pour un compétiteur de votre mesure. Où vous entraînez-vous donc pour pratiquer à ce niveau ?
- D’autant que je crains que vous n’ayez déjà un match de prévu. Connaissez-vous là cet individu, qui nous dévisage si sévèrement ? A son attitude, j’ai l’impression de lui avoir volé son tour de jeu avec vous. Si c’est le cas, je m’en excuse platement.
"Iorga. Sergei Iorga. Hmm... Vladognjen. Vladognjen. Ce nom me dit quelque chose. Vous ne travailleriez pas pour Boggnev, à tout hasard ?" Interrogea le dénommé Sergei.
Lorsque Radvan le flatta quant à ses compétences d'échec, il ajouta, agréablement amusé "C'est bien gentil à vous, mais les flatteries ne vous mèneront nulle part, l'ami. Les échecs sont une sorte de passion pour moi, que je cultive depuis bien longtemps, mais je cherche toujours de nouveaux adversaires à combattre, on ne peut toujours qu'en apprendre davantage." Il souligna la fin de ses paroles en déplaçant une première pièce et lança un regard d'invitation à Radvan, en tout bon honneur.
Sergei jeta un regard à l'homme dont parlait le gestionnaire d'exploitation "J'espère bien que je le connais, il s'agit de Tibor, mon homme à tout faire. Il a un regard un peu dur, il sait s'imposer, mais ne vous inquiétez pas, il veille seulement à mon bien-être, ce n'est rien de personnel envers vous."

L'attention de tout le monde se porta alors vers les bruits qui venaient vers le centre du wagon, quand plusieurs pages s'approchèrent de la jeune arpenthe pour lui donner une nouvelle tenue et coiffure. Ce manège dura quelques instants pour résulter sur une Deepika vêtue d'une élégante robe de circonstance. "Une amie à vous ?" demanda Sergei. "Je vous ai vu arriver ensemble."
Radvan remarqua, juste avant de se retourner vers son interlocuteur, un autre homme au bar, qui avait quitté un peu plus tôt la table à laquelle s'est assise Deepika. Il venait d'observer tout ce processus d'un air très hautain et détourna son regard ostensiblement dégoûté avant même que Deepika n'entre dans la ronde de paravents.
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Chapitre 1.2 – Où les jeux se font Empty Re: Chapitre 1.2 – Où les jeux se font

Mar 4 Fév - 13:19
"Je crains que cela ne soit ma faute, ris-je, un peu gênée. Nous sommes dans le même compartiment, et puisque ce voyage sera relativement long --du moins, le plus long que j'ai pu faire jusqu'ici--, je me suis mise en tête de faire connaissance avec mes compagnons de voyage, dont Anya ici présente. Je crains bien que cela ne soit un trait de caractère hérité de ma mère."

Ça et un certain sens de l'observation, me dis-je alors que me revenait en tête la façon dont Lionel avait regardé à la dérobée le métropolite installé guère loin de notre table lorsqu'il apprit le travail que j'exerçais. Je n'eus cependant pas le temps de décider si je devais ou non le rassurer à ce propos alors que le remue-ménage provoqué par le changement de toilette de Deepika attirait mon attention. Le changement radical qui fut le sien au sortir des paravents m'impressionna quant aux talents du personnel de bord. Grand-père m'avait bien sûr parlé des nombreux services proposés à bord du Transécryme, mais entre se le faire dire et le voir, il y avait tout un monde qui me laissait béate. Un rire léger finit par s'échapper de ma gorge à la vue de ce spectacle.

"Ils sont impressionnants, je me demande s'ils arriveraient à combler les souhaits de ma sœur Nicole, elle sait être effrayante quand elle le veut. Et elle adore persécuter le petit personnel lorsque celui-ci ne lui convient pas. Je ne sais de qui elle tient cela", ajoutais-je en guise d'excuse mais toujours souriante.

Je bus une gorgée d'un thé que je venais juste de commander d'un geste presque négligent que j'avais aussitôt regretté : tout en moi indiquait la petite fille née avec une cuillère en argent dans la bouche, de l'habillement jusqu'aux manières, et mon séjour à Ferraille n'avait semble-t-il guère atténué ces quelques détails.

"Pour ce qui est de mon ami... C'est sans doute la plus grosse déception que je pouvais infliger à ma famille. Pour dire la vérité, j'ai fui un mariage arrangé pour retrouver quelqu'un de bien plus cher à mon cœur, mais il se trouve que sa position dans l'échelle sociale ne convient pas à Grand-père, de même que sa situation financière actuelle." Je poussais un profond soupir, teinté tout à la fois d'agacement et de tristesse.
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Chapitre 1.2 – Où les jeux se font Empty Re: Chapitre 1.2 – Où les jeux se font

Mer 5 Fév - 22:33
Les regards s'étaient plus ou moins tournés vers la cabine improvisée, la souillon d'arpenthe en peignoir devenait Papillon du Grand Monde, dans ce cocon de paravents. Il y avait de quoi être mal à l'aise, pour quelqu'un qui n'avait jamais été le centre de l'attention, quelqu'un qui prenait soin d'être simple pour ne dédier sa vie qu'aux mystères de l'Arenthèle. Alors que la page s'occupait de ses cheveux, elle se rappela que l'un de ses pairs lui avait expliqué que parfois, pour être entendu dans certaines hautes sphères, il était nécessaire de se mettre en scène. Elle n'avait pas saisi ce que voulait dire le sage, mais ballotté dans la tempête d'émotions qui affluait en elle, le sens de cette expression lui parvenait peu à peu.

Enfin assise, le corps embellit par une tenue somptueuse, dont la valeur pouvait nourrir quelques familles pendant plusieurs mois, elle prit ses cartes. Les feux de ses joues ne calmaient pas : elle avait une belle main en plus ! Allait-elle vraiment gagner une lige ? Cette situation n'aurait pas eu de sens si elle n'avait pas cette mission à accomplir. Peut être que l'Arenthèle désirait lui offrir par le biais de ce richissime inconnu toutes les chances de mener à bien son entreprise...

"D'accord, j'accepte. Je vous remercie, je n'ai jamais vu de telles étoffes ainsi brodées. Je n'ose plus bouger de peur d’abîmer cette robe... Appelle-t-on cela une robe d'ailleurs ? Cela a l'air bien plus complexe..."

"Enfin, même si je n'ai pas de lige à jouer, je peux... Vous parlez de mes travaux sur l'Arenthèle."


Elle tria un instant ses cartes en main.

"Et mes services...  d'habitude, j'aide au quotidien des gens que je rencontre. Je peux m'occuper des malades, veiller sur les personnes handicapées, instruire les plus jeunes. Mes passions se portent davantage dans l'observation des herbes d'ecryme, sur l'étude des traverses bien évidemment, mais aussi un peu de mécano-anthropologie."

Enfin, elle hésita avant d'annoncer sans cacher sa satisfaction :

"Je ne change rien à mon jeu."
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